Ne nous y trompons pas, selon la direction, les vastes campagnes de recrutement lancées l'an dernier par Bouygues Construction ne nuisent en aucun cas au recrutement interne, qui demeure la clé de voûte de la politique de GRH du groupe. Quelque 2 500 jeunes ont, en effet, été recrutés l'an passé, mais les postes ouverts concernaient essentiellement des premiers emplois (80 %).

Dorénavant, le groupe essaie de trouver un équilibre entre son recrutement externe et sa promotion interne. Cela n'a pas toujours été le cas : entre 1990 et 1997, période de crise pour le secteur, la DRH s'est fortement appuyée sur ses ressources internes. Pour preuve, en 1996 et 1997, environ 300 personnes issues du secteur de la construction ont été mutées au sein de la toute nouvelle entité Bouygues Télécom.

« Dans notre groupe, la première source de recrutement provient de l'interne, par le biais de la mobilité ou par la promotion », confirme François Jacquel, directeur central des RH de Bouygues Construction. Ce recours interne nécessite une gestion au plus près des individus. C'est pourquoi, à l'automne 2000, des comités de carrière ont été installés pour la catégorie des cadres. Ils se réunissent trois à quatre fois par an. Les parcours des ouvriers sont aussi observés de très près. Encore actuellement, un compagnon (ouvrier), s'il a les capacités requises, peut devenir directeur de travaux, après vingt ans de carrière. Une à une, il peut gravir les marches qui le conduiront, d'abord, à occuper les fonctions de chef d'équipe (niveau Etam), puis d'assistant, de chef de chantier (trois niveaux), de maître bâtisseur (statut cadre), ensuite de maître bâtisseur principal, puis de chef de service, et enfin de directeur de maîtrise (niveau cadre supérieur). A ce stade, il peut avoir sous sa coupe 500 à 600 salariés. Tout au long du parcours, les compagnons reçoivent des formations spécifiques. La principale, d'une durée d'un mois, inclut des modules de gestion, de finance, d'acquisition de comportements managériaux...

Bouygues consacre environ 3 % à 5 % de sa masse salariale à la formation. Si les compagnons progressent tout en restant dans leur filière de métier, les employés, les techniciens et les cadres bénéficient de la mobilité interfilières et intermétiers. « La multiactivité qui caractérise notre groupe nous permet de proposer à nos collaborateurs de nombreuses perspectives d'évolution, au sein des différents métiers de la construction (BTP, Offshore, Electricité/ Réseaux) », conclut François Jacquel.

Effectifs : Dans le monde : 40 000 personnes. 25 000 en France, dont 8 000 cadres...

Chiffre d'affaires : 6,2 milliards d'euros en 2000.