R. L. : Il semble qu'après une longue période d'engouement pour l'étranger, les "cerveaux" qui s'étaient expatriés pour prendre part, entre autres, à la nouvelle économie, aspirent à trouver un emploi en France ; 10 % des CV viennent de personnes installées à l'étranger, principalement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Trop de pression, un coût de la vie élevé et la crise économique touchant les secteurs informatique et bancaire sont les trois raisons invoquées par ces candidats.

E & C : Quel est le profil de ces postulants au retour ?

R. L. : Ce sont des jeunes âgés de 28 à 35 ans, bénéficiant d'une expérience professionnelle à l'étranger de cinq à huit ans et présentant des profils d'ingénieur, de responsable de développement ou technique, de directeur commercial dans le domaine informatique et, principalement, d'employé de place de marché dans le domaine bancaire.

E & C : Comment appréhendez-vous ces profils ?

R. L. : Avec prudence. Tout d'abord, parce que ces jeunes ont souvent la culture anglo-saxonne comme seule référence professionnelle. Et même s'ils mettent en avant l'aspect pluriculturel de leur carrière, on peut s'interroger sur leur capacité à s'insérer dans la culture du travail française. De plus, nous avons du mal à projeter leur expérience, souvent très courte dans des domaines très pointus, sur des projets de plus long terme. Enfin, ces candidats manquent de lucidité, en particulier dans leurs prétentions salariales.