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L'Education nationale se sent toujours séduisante

SANS | publié le : 14.05.2002 |

L'Education nationale va devoir recruter 30 000 à 40 000 enseignants par an. Les académies du sud de la France sont, avec l'Ile-de-France, les plus touchées par le vieillissement.

Environ 40 % des enseignants en poste en 1998, soit plus de 500 000 personnes, partiront à la retraite d'ici à 2010. La situation est contrastée selon les académies. Les académies dites de fin de carrière sont les plus touchées, comme celle d'Aix-Marseille, qui va renouveler près de la moitié de ses 17 000 enseignants du second degré sur les dix années à venir. « Nous figurons parmi les académies à la moyenne d'âge la plus élevée. Dans les lycées et collèges, nous évaluons nos besoins de recrutement à 2 000 enseignants par an, dont presque la moitié pour remplacer les départs à la retraite », indique Bernard Lejeune, directeur de cabinet du recteur de l'académie, Jean-Marc Monteil. Paradoxalement, le rectorat se dit peu inquiet. « Le métier d'enseignant conserve son attractivité, en termes de temps de travail, de rémunération, ou de diversité des établissements et des publics fréquentés. En témoigne le nombre de candidats se présentant aux concours de recrutement », estime Bernard Lejeune.

Sensibiliser les jeunes à ce métier

L'académie n'organise pas elle-même l'embauche de ses enseignants, néanmoins, s'inscrivant dans la campagne d'information lancée par le ministre l'année dernière, elle a pris plusieurs initiatives pour sensibiliser les jeunes à ce métier, notamment dans le domaine des sciences. Selon le recteur, un nombre important de bacheliers scientifiques choisissent de ne pas poursuivre leurs études dans ces filières. C'est pourquoi l'académie a attribué à chaque université et à ses laboratoires de recherche un budget de près de 76 225 euros, destiné à l'organisation d'opérations d'information auprès des professeurs principaux et des lycéens au cours des deux prochaines années universitaires.

Dans les universités, qui craignent d'être confrontées à une pénurie de candidats au poste d'enseignant-chercheur, on essaie de rationaliser la procédure en travaillant ensemble pour éviter de se faire concurrence. Chacune admet, désormais, dans ses commissions de spécialistes chargées des recrutements, des représentants des autres établissements de l'académie.

L'académie innove également sur le plan de la formation de ses personnels, souvent qualifiée d'insuffisante par les syndicats. Pour la première fois, elle a mis en place un plan triennal de formation qui intègre tous les niveaux et toutes les catégories de personnel. Un groupe de travail est chargé de l'évaluer pour mieux faire correspondre le plan aux besoins des personnels.

"Peut mieux faire"

Reste la gestion de carrière, surtout dans le secondaire. Dans ce domaine, l'Education nationale obtient la mention "peut mieux faire" : « C'est ce que nous maîtrisons le moins, reconnaît Bernard Lejeune. Nos systèmes d'évaluation du personnel sont très rigides et l'augmentation de la note administrative (équivalent de la notion de promotion dans le secteur privé, ndlr), largement fondée sur l'ancienneté, est acquise d'une année sur l'autre. »