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35 heures, des ambitions aux réalités, Jean-Louis Dayan, La Découverte, 242 pages, 18 euros.

SANS | publié le : 14.05.2002 |

Les 35 heures ont fait couler beaucoup d'encre, et ont suscité bien des attaques contre le gouvernement, en général, et contre Martine Aubry en particulier. Il est de bon ton, même à gauche, d'émettre des réserves sur tel ou tel point de la loi ou, au moins, sur les modalités d'application.

Jean-Louis Dayan, professeur d'économie à l'université de Paris-1, déroge à ce concert de récriminations par son point de vue laudatif. Oui, le bilan est franchement positif. Non seulement la loi a permis, selon l'auteur, de créer de nombreux emplois, mais encore n'a-t-elle pas handicapé les entreprises françaises, bien au contraire, puisqu'elle a eu pour conséquence de remettre à plat les paramètres de la compétitivité dans nombre d'entre elles.

Les emplois nouveaux sont, dans leur majorité, bel et bien pérennes, et les finances de l'Etat n'ont pas pour autant été sacrifiées à la réforme sociale car la baisse du chômage a permis, en compensation, de minorer les dépenses sociales.

Ce dithyrambe n'est cependant pas exempt de nuances : quels que soient les effets positifs de la loi Aubry, le chômage de masse n'est pas derrière nous et les 35 heures posent, effectivement, de sérieux problèmes d'organisation dans certains secteurs. Qui plus est, un effet pervers de la loi s'est, de manière massive, traduit par une intensification des rythmes de travail et du stress.

Mais, au-delà des retombées liées au texte législatif lui-même, l'atout majeur de la loi Aubry aura, pour l'auteur, consisté dans le dynamisme redonné à la négociation sociale.