Le fait est encore assez rare pour être signalé. Alors que bon nombre de grandes entreprises s'interrogent sur la nécessité d'ouvrir les NTIC aux partenaires sociaux, Eutelsat a, elle, franchi le pas dès l'an dernier. Depuis fin 2001, conformément à l'accord de droit syndical, les délégués syndicaux et membres du CE disposent de deux sites intranet ad hoc. Concrètement, chaque syndicat gère sa propre page de garde, laquelle est reliée au site Internet de la section. Seule restriction : les militants ne peuvent pas diffuser de tracts via la messagerie électronique. En revanche, la direction adresse un mail à l'ensemble du personnel, lui indiquant qu'une information nouvelle est disponible sur le site de telle ou telle formation syndicale.

Les membres du CE disposent, quant à eux, d'une boîte aux lettres et peuvent mettre en ligne les oeuvres sociales et les procès- verbaux. « Ne pas ouvrir les NTIC aux institutions représentatives du personnel est, à mon sens, un combat d'arrière-garde, estime Izy Béhar, DRH d'Eutelsat. Il ne faut pas ramer à contre-courant. D'autant plus que, dans l'entreprise, chaque salarié est équipé d'un ordinateur. De même, il est important d'accorder une certaine tolérance à l'utilisation, à des fins personnelles, de l'Internet au travail, puisque, de notre côté, nous ne pénalisons pas un cadre qui travaille en dehors de ses horaires de bureau. »