logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

« Un chemin souvent sans retour »

SANS | publié le : 30.04.2002 |

E & C : Pourquoi les DRH se sentent-ils attirés par le métier de consultant ?

C. M. : Ce choix de carrière est tentant dans la mesure où il ouvre sur d'autres secteurs, d'autres entreprises. Ils le voient comme une manière de devenir experts de leur métier, en se basant sur leur expérience vécue. Les DRH en attendent également moins de hiérarchie et plus de pouvoir de faire changer les choses. Le rêve de chaque DRH, en effet, est de jouer un rôle de conseiller interne vis-à-vis de la direction ou des managers. Mais il n'est pas toujours écouté...

E & C : Encouragez-vous cette reconversion ?

C. M. : Comme dans tout choix de carrière, il n'existe pas de réponse universelle. J'encourage les candidats à en envisager toutes les facettes, notamment en faisant un « audit » auprès de consultants de différentes origines et spécia- lités. J'attire également leur attention sur le fait qu'il s'agit souvent d'un chemin sans retour : il est difficile, à quelques années d'intervalle, de justifier deux choix de carrière diamétralement opposés. Car, plus que chan- ger de poste, passer dans le conseil, c'est changer de carrière.

E & C : Sur quels autres aspects insistez-vous ?

C. M. : Tout d'abord, sur la liste des qualités requises, qui est impressionnante : un tempérament indépendant, beaucoup de curiosité, une forte résistance au stress, une capa- cité d'écoute développée, de la créativité, une communication facile et adaptable, le sens du diagnostic, etc. Par ailleurs, je souligne le fait que les ex-DRH se dirigent vers un travail solitaire ou avec des équipes projet qui changent sans arrêt, dans un milieu peu sécurisant, où les rivalités sont fortes. Le rythme de travail, également, est très différent : il implique des dates butoirs, des rapports à rendre, des charrettes... Quant à la rémunération, elle comporte une part variable énorme. Et au départ, les ex-DRH connaissent, en général, une perte de revenu. Enfin, ils doivent être conscients que 50 % du métier de consultant consiste à faire du commercial. Le principal est que cet aspect commercial ne les effraie pas, qu'ils ne se sentent pas blessés par un refus, qu'ils sachent écouter et proposer leur savoir-faire sans être trop insistants... Et surtout, ils doivent posséder un réseau. Quand tous ces clignotants sont au vert, je leur dis « foncez ! Car ce métier est passionnant ».