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Trois DRH passés au conseil témoignent

SANS | publié le : 30.04.2002 |

Michaël Hoffmann-Hervé, 47 ans, directeur de M2H consult, directeur associé d'International Mozaïk et enseignant à l'ESCP-EAP.

« Après une formation de psychologue, j'ai exercé le métier de consultant en recrutement et évaluation, de 1980 à 1988. Ensuite, j'ai occupé, pendant douze ans, des fonctions de responsable formation puis de DRH au sein de trois grandes entreprises. Arrivé à l'âge de 45 ans, je me suis posé la question de ce que je souhaitais faire les dix années suivantes. Je savais que je désirais revenir dans le conseil, mais j'ai tout de même négocié avec mon employeur le financement d'un coaching. Cette démarche m'a permis de travailler sur mes envies et de mettre en évidence mon attirance pour l'enseignement.

J'ai aussi compris qu'avoir une seule activité me sclérosait, me donnait l'impression de tourner en rond. Enfin, c'est en expérimentant de l'intérieur cet accompagnement que j'ai souhaité m'o- rienter dans cette voie. J'ai alors suivi une formation au coaching chez International Mozaïk, dont je suis finalement devenu directeur associé. Aujourd'hui, je partage donc mon temps entre l'enseignement en RH à l'ESCP-EAP, le développement d'International Mozaïk et une activité de coach indépendant. Mais si, dans dix ans, une fois assouvis ces désirs d'indé- pendance, on me propose un poste opérationnel, pourquoi pas ? »

Gilles Stephan, 36 ans, respon- sable du secteur Digital media au sein du cabinet de recrutement Humblot-Grant-Alexander.

« A la sortie de mon DESS de conseil dans les organisations, j'avais démarché les cabinets de conseil mais ça ne mordait pas. Je me suis donc orienté vers l'opérationnel RH, en y voyant un moyen d'apprendre le métier et l'environnement entreprise.

J'ai d'abord occupé des responsabilités dans des établissements publics, avant d'intégrer l'entreprise Pac- kard-Bell, puis de devenir DRH du centre européen des compétences techniques de Compaq, à Sophia-Antipolis. J'ai fait le choix du conseil lorsque j'ai eu 35 ans. A cet âge-là, on se trouve à une première "croisée des chemins" : on possède une véritable expérience, et le challenge est de parvenir à utiliser ce premier bagage dans un contexte différent, pour le confronter à d'autres pratiques et le valoriser.

J'ai eu l'opportunité, en janvier 2001, d'intégrer le cabinet Humblot-Grant-Alexander, qui était l'un de nos prestataires. En tant que DRH, le recrutement ne représentait que 10 % de mon activité, et j'étais un peu inquiet à l'idée de ne faire plus que cela. Mais en réalité, je fais presque des RH par procuration, quand j'interroge le client sur sa problématique, le profil qu'il recherche ou encore les éléments de rémunération qu'il offre...

A mes amis DRH qui s'interrogent sur cette reconversion, je dis que l'on garde tout le plaisir du métier, sans en avoir les tâches administratives ! »

Anne Coupée, directrice chez Eurogroup RH.

« Je n'ai pas intégré la fonction RH dès le départ, mais après un temps de maturation et surtout un parcours de formation.

Entrée assez jeune dans un établissement financier, j'ai pu, grâce à la mobilité interne, devenir attachée de formation. Puis, de 1992 à 1994, j'ai repris des études pour obtenir une maîtrise et un DESS de ressources humaines. Cette formation m'a permis d'être recrutée comme directrice de la formation et des stratégies RH d'un autre groupe financier, composé d'un important réseau pour lequel j'avais un apport de type conseil interne. Le passage au conseil "externe" m'est donc apparu comme une évolution naturelle.

A la suite d'un bilan de compétences, j'ai fait une sorte de benchmark personnel des cabinets RH, selon la taille, les champs d'expertise, l'origine... Eurogroup avait à mes yeux l'avantage de sa culture franco-française, combinée avec une ouverture européenne et des équipes importantes. J'ai intégré ce cabinet en 1999 comme directrice, pour y mener des chantiers d'accompagnement de la performance sociale, avec, notamment, des interventions d'audit des process RH et formation.

Je m'étais également posé la question de l'installation comme consultante indé- pendante. Mais croire que l'on va pouvoir répondre tout seul à une problématique d'entreprise est un peu illusoire. Par ailleurs, l'indépendance impose de rester dans un champ d'expertise précis pour être crédible. Alors, quitte à faire toujours la même chose, pourquoi ne pas rester opérationnel ? »