L'Acel, Association des chefs d'entreprise du Lézignanais (Aude), qui réunit 14 entreprises de 4 à 130 salariés, s'est lancée dans le montage d'un dossier Engagement de développement de la formation (EDDF) collectif territorial. C'est le seul de ce genre en Languedoc-Roussillon et il bénéficie d'une enveloppe de 457 000 euros sur trois ans. L'EDDF a été obtenu au titre de l'association qui verse annuellement sa contribution à l'Agefos-PME (entreprise de plus de 10 salariés). La cotisation est versée par l'Acel sur sa masse salariale, qui correspond à l'ensemble de ses 14 entreprises adhérentes.

Une analyse des besoins a permis, dans un premier temps, d'identifier quatre grands thèmes de formation : l'informatique, les langues, les techniques de vente et la communication, ainsi que le management, en direction des personnels et des chefs d'entreprise, qui ont bénéficié de deux modules, en 2001, sur la prise de parole en public et le management participatif. « Cette action collective, souligne Claude Lozano, président de l'association, a permis à des entreprises de moins de 10 salariés d'accéder à des formations qu'elles n'auraient jamais pu se payer. » Surtout, ces formations collectives ont généré d'importantes économies, de l'ordre de 30 % à 40 %. « Cela nous a permis de sélectionner des formateurs de plus haut niveau, reconnaît l'animatrice de l'Acel, Dominique Cussol-Bonniol, avec des coûts à la journée n'excédant pas, souvent, 400 euros. » Autres atouts : toutes les formations, choisies par les entreprises en fonction de leurs besoins, se sont déroulées dans leurs locaux, sans déplacement de personnel. « En venant dans l'entreprise, précise Claude Lozano, le formateur suit l'employé dans l'application concrète de la formation dispensée. » Les salariés de chacune des 14 entreprises ont, également, appris à se connaître et échangé sur leurs expériences personnelles.

Patron de Pôle Sud, une PME de 135 salariés spécialisée dans la fabrication de glaces, Didier Barral explique avoir multiplié par trois le volume de formation qu'il consacre habituellement à son entreprise. « Quand on sait que la moindre formation, hors frais de déplacement, coûte environ 1 800 euros, alors que nous ne pouvons y consacrer guère plus de 800 euros annuels, constate Jacques Laguens, à la tête d'un magasin de photo vidéo qui emploie cinq personnes, je mesure, aujourd'hui mieux encore, l'intérêt de notre démarche collective. »

A quelques mois (fin 2002) de la clôture de l'EDDF, le bilan est déjà largement positif. En trois ans, plus de 300 personnes auront été formées et un réseau s'est développé au sein des entreprises adhérentes.