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Les ex-Myrys écrivent un livre sur leur combat

SANS | publié le : 23.04.2002 |

Un livre sur la lutte des ouvriers contre la fermeture de l'usine de chaussures Myrys, dans l'Aude, devrait sortir avant l'été. Un atelier d'écriture ouvrira à l'automne pour préparer un autre ouvrage.

Huit anciens salariés de l'usine Myrys, dans l'Aude, qui a fermé ses portes en mai 2000, après six ans de conflits sociaux, écrivent un livre sur l'histoire de leur entreprise et les combats qu'ils ont menés. La rédaction sera terminée à la fin de ce mois d'avril, et le livre devrait sortir avant l'été, probablement aux éditions de la Loubatière à Toulouse.

« Dès le début, on s'est doutés que le conflit serait long et on a archivé tout ce qui paraissait sur nous dans la presse : les déclarations des hommes politiques ou des délégués syndicaux, ainsi que tout le courrier qu'on pouvait recevoir », explique Yvan Cazcarra, ancien secrétaire CGT, dix-neuf ans passés chez Myrys. Au total, "huit gros livres de comptabilité" bourrés d'archives et de coupures de presse.

Partage du travail

Impensable de laisser dormir tous ces souvenirs : « On a décidé de se regrouper pour écrire un livre en se partageant le travail », explique Michèle Lausse, secrétaire général de la CGT. Une personne a travaillé sur l'historique de l'entreprise, une autre sur le conflit, d'autres encore sur les négociations ou sur la mise en place du plan social et de la réindustrialisation du site.

Jacques Azémat, un ancien médecin, membre d'Attac, leur prête un local attenant à son cabinet pour les réunions de travail et les séances de relecture. Il écrit un chapitre du livre sur Myrys et la mondialisation. Un journaliste local et un prof de philosophie témoignent également, dans l'ouvrage, de la façon dont ils ont vécu le conflit de l'extérieur. Les huit personnes recueillent les témoignages de leurs anciens collègues : « Cette mémoire collective est enrichissante, car on ne se rappelle pas tous des mêmes choses. Parfois, ces souvenirs sont douloureux », ajoute Michèle Lausse. Cette douleur est aussi évoquée par Yvan Cazcarra : « Ecrire ce livre, ça remue les tripes. Pendant le conflit, tout a été bousculé et, surtout, notre vie de famille. Avec d'autres représentants syndicaux, on a été traînés devant les tribunaux, ça aussi, c'est très dur au niveau de la famille. »

Subventions

Un écrivain toulousain, Francis Pornon, leur a donné quelques conseils et attend que ce livre soit achevé pour « commencer un atelier d'écriture avec 15 anciens salariés de Myrys, afin de rédiger un livre plus personnel et plus intime, fondé sur le vécu des ouvriers ». Le conseil général de l'Aude et le conseil régional de Languedoc-Roussillon ont accordé des subventions pour ce projet.