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Un dialogue de sourds ?

SANS | publié le : 09.04.2002 |

Principal enseignement d'un sondage réalisé par l'Ifop pour RDS : salariés, représentants du personnel et DRH n'ont ni la même définition du dialogue social dans l'entreprise, ni les mêmes attentes quant à son contenu.

Si le renforcement du dialogue social fait l'objet d'un large concensus, sa définition même reste floue. C'est ce qu'il ressort du sondage réalisé par l'Ifop, en mars dernier, sur "l'avenir du dialogue social", à la demande de l'association RDS (Réalité du dialogue social).

Ainsi, 30 % des 600 salariés interrogés le définissent comme un dialogue direct entre les employeurs et les salariés. 52 % en ont une conception "tripartite"(représentants de la direction, représentants du personnel et salariés).Seuls 15 % l'entendent comme le dialogue formel entre les re- présentants de la direction et ceux du personnel.

Une représentation salariale fragile

D'ailleurs, près d'un tiers des salariés estiment que les meilleurs représentants des intérêts des salariés dans l'entreprise sont... les salariés eux-mêmes ! Le responsable hiérarchique direct arrive en deuxième position, pour 22 % des sondés, bien avant les délégués du personnel (16 %) ou les délégués syndicaux (15 %). « Cette hiérarchie varie en fonction de la taille de l'entreprise d'appartenance, pour s'inverser chez les grandes (au sein desquelles ce sont les délégués syndicaux qui sont crédités de la meilleure capacité à représenter les intérêts des salariés), elle montre à quel point la notion de représentation salariale demeure fragile », souligne l'institut de sondage.

De leur côté, les représentants du personnel sont 74 % à définir le dialogue social comme devant se tenir entre les représentants de la direction, ceux du personnel et les salariés ; 37 % d'entre eux s'estiment les mieux à même de défendre les intérêts des salariés.

Pour 47 % des DRH, le dialogue social concerne les représentants de la direction, ceux du personnel, et les salariés, tandis que 46 % le définissent comment un dialogue direct entre l'employeur et les salariés. Par ailleurs, si 62 % des DRH reconnaissent que les négociations collectives sont efficaces pour faire avancer le dialogue social, 57 % souhaiteraient y associer plus souvent le comité d'entreprise, et 75 % se prononcent pour un recours plus fréquent au référendum auprès des salariés.

Les thèmes de négociation

Les salariés souhaitent que les négociations abordent avant tout l'emploi (86 %), les retraites (86 %) et les pratiques de management (85 %).

Les représentants du personnel ont comme priorités la formation professionnelle (92 %) et l'organisation du travail (91 %).

Les DRH sont prêts à "discuter" de la vie quotidienne dans l'entreprise (87 %) ou du plan de formation (85 %), voire de la stratégie de l'entreprise (56 %) ou des pratiques de management (55 %). Mais, seuls 13 % et 7 %, respectivement, accepteraient que ces deux derniers thèmes fassent l'objet d'accords.