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Les entreprises n'ont rien prévu pour leurs salariés âgés

SANS | publié le : 09.04.2002 |

A priori, Elisabeth Guigou et les partenaires sociaux sont d'accord : il est urgent de réfléchir sur l'emploi des salariés âgés. Car, dans les entreprises, la gestion prévisionnelle des quinquas patine.

L'enquête du ministère de l'Emploi sur les quinquagénaires tombait à point nommé pour alimenter les débats entre Elisabeth Guigou et les partenaires sociaux, réunis, le 2 avril, rue de Grenelle, pour discuter de la gestion des âges dans les entreprises. Selon cette enquête, le constat est, en effet, alarmant : le vieillissement des salariés n'est pas pris en compte par les directions des RH. Dans « près d'un établissement sur deux, le responsable interrogé n'a jamais réfléchi à la question » et, seul un sur cinq a « une idée précise de la situation à venir ». Or, l'âge moyen des salariés du secteur privé ne cesse d'augmenter, à 38,2 ans en 2001 contre 37,3 ans en 1993, posant le problème des départs massifs à la retraite dans les prochaines années.

Aborder la question dans son ensemble

Face à ce constat, les partenaires sociaux sont tombés d'accord sur un point, l'urgence de gérer de façon plus dynamique les deuxièmes parties de carrière des salariés de plus de 40 ans. Pour la CGT, comme pour la CFTC, il est toutefois important d'« aborder cette question dans son ensemble, c'est- à-dire en traitant à la fois les questions de conditions de travail, d'ergonomie, de déroulement de carrière et de formation ». En revanche, elles restent plus prudentes sur la suppression des préretraites. « Il est prématuré de supprimer cet outil en sachant que les mesures d'âge constituent encore l'essentiel d'un plan social », indique la CFTC.

Première étape importante

Pour Elisabeth Guigou, cette réunion était une première étape importante avant la mise en place d'un plan national concerté sur la gestion prévisionnelle des âges. Elle fait suite à la remise du rapport de Bernard Quintreau, membre du Conseil économique et social, le 2 avril dernier. Sur le principe, les syndicats sont d'ailleurs ouverts à la discussion et favorables (hormis le Medef) à la constitution de groupes de travail tripartites sur le sujet. Mais ils restent, néanmoins, réservés sur l'intérêt de cette réunion « un peu précipitée », en pleine période électorale. De l'avis général, le moment « était mal choisi ». Les discussions sont donc reportées à l'après- présidentielle.