Accor a pris un engagement ambitieux : que chacun de ses 147 000 collaborateurs bénéficie d'une formation qualifiante par an. L'année dernière, Accor a formé environ 90 000 de ses salariés. A l'appui de cet objectif, le groupe dispose depuis peu d'une académie rénovée à Evry (91) : un outil de teambuilding, le "TeamLab", permettant de simuler une mission dans un sous-marin, un "Espace bien-être" proposant aux stagiaires des séances de remise en forme, de gestion du stress..., un laboratoire sensoriel en situation réelle de repas, "Les 5 sens", un laboratoire de langues, un auditorium et des chambres par marques d'hôtels. « Il était important de garder une académie représentant les valeurs de l'entreprise et une destination où les collaborateurs ont envie d'aller au moins une fois dans leur vie », explique Jean-Jacques Gressier, directeur de la formation. La moitié de la centaine de consultants-formateurs d'Accor est basée à l'académie. Le groupe emploie 285 autres formateurs internes certifiés et utilise les services d'une centaine de partenaires extérieurs.

La politique de formation, qui compte sur un budget de 2,5 % de la masse salariale, soit moins que la moyenne nationale (3,3 %), trace trois axes :

1. La multiplication des méthodes d'apprentissage. Outre les formations en présentiel et en situation réelle de travail, Accor compte sur les formations par mise en situation. Notamment sur son tout nouveau TeamLab. Surtout, il compte développer les formations sur le lieu de travail à l'aide de CD-Rom (14 sont disponibles actuellement), du téléphone ou de la visioconférence, méthode cependant encore peu développée. Le catalogue, fort de 280 stages, ne propose pas d'autoformations sans tuteur, auxquelles Jean-Jacques Gressier ne croit pas ; 8 000 personnes ont été formées l'année dernière grâce aux NTIC. Une plate-forme de e-learning, à laquelle sont déjà reliés tous les hôtels français, doit permettre la gestion et le suivi des plans de formation.

2. Le développement d'un réseau mondial d'académies-relais situées à Sao Paulo, à Marrakech, en Australie (cinq centres dispensent une formation diplômante) et, bientôt, à Dallas et en Chine. 300 formateurs, appelés globetrainers, sont rattachés à ces académies-relais.

3. L'académie compte ven- dre ses produits (LMS notamment) et services (conseils pour la construction d'une université d'entreprise), avec l'objectif de réaliser à l'extérieur 15 % de son chiffre d'affaires (15 millions d'euros) en 2002, afin d'atteindre l'équilibre financier.

« La formation aide à fidéliser les salariés. Notre turn-over reste élevé, de l'ordre de 32 %, mais en dessous de la moyenne du secteur, qui est de 40 % », a commenté Volker Büring, le DRH du groupe.