Secrétaire national adjoint de la CFDT Cadres, Jean-Paul Bouchet a, par le passé, dirigé la filiale nantaise de Sodifrance, entreprise spécialisée dans les services informatiques. Une fonction qu'il l'a conduit à mettre en place, dans cette SSII, un projet de knowledge management. Ce syndicaliste, par ailleurs féru de nouvelles technologies, possède un certain recul sur la question. Son analyse ? Le KM, tel qu'il est actuellement pratiqué dans les entreprises, a perdu de sa consistance. « Sur le papier, les avantages du KM sont pourtant nombreux. Il permet, notamment, de formaliser des savoirs dilués dans une organisation. La mutualisation des connaissances est également positive lorsqu'elle met en avant les performances collectives. Reste que les dirigeants parlent beaucoup du KM mais très peu y ont finalement recours. » Une frilosité qui, selon Jean-Paul Bouchet, s'explique avant tout par l'investissement que demande le KM : « Ce n'est pas une opération coup de poing mais une démarche à long terme qui engage l'avenir de l'entreprise. Soyons lucides : l'introduction du KM est très exigeante car elle contraint l'entreprise à s'investir dans le capital humain. Et miser sur le collectif, de nos jours, ne relève pas de l'idéologie dominante. » En outre, pour ce responsable syndical, le knowledge management induit que les entreprises rétribuent mieux les salariés impliqués.