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En trois ans, Toyota a réalisé 2 000 embauches

SANS | publié le : 09.04.2002 |

Dans le Nord-Pas-de-Calais, Toyota a pleinement respecté son contrat : trois ans après le lancement de son plan de recrutement, le géant nippon a embauché 2 170 personnes, un objectif initialement prévu pour fin 2003.

Lorsqu'en décembre 1997, Toyota annonce sa venue à Valenciennes, la ville sort subitement d'un long cauchemar. Rongée par le chômage (21 % de la population active), sinistrée industriellement depuis l'effondrement de la sidérurgie et de la métallurgie lourde, la ville de Jean-Louis Borloo, choisie parmi plus de 70 propositions venues de toute l'Europe, n'avait pas connu pareil enthousiasme... depuis bien des années. Car c'est bien ici, et non en Grande-Bretagne ou en Pologne, que la firme du soleil levant, quatrième constructeur automobile mondial, a décidé d'assembler, dès 2001, la future Yaris, une petite voiture de la taille de la Renault Twingo et de la Ford Ka. Cinq ans après, le succès est confirmé. La région sort du rouge (le chômage chute à 17 %) et l'usine a dépassé l'objectif de création de 2 000 emplois qu'elle s'était assigné lors de son ouverture, en 2001.

Pôle ANPE dédié

Car l'arrivée de Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) a pleinement bénéficié à la région ; 97 % des recrues sont originaires du Nord-Pas-de-Calais. L'usine a accueilli, au sein d'un pôle ANPE spécialement dédié à l'entreprise, toutes les candidatures sans condition d'expérience, de diplôme ou de qualification. Les critères de recrutement affichés concernent surtout la personnalité du candidat. La capacité à travailler en équipe, à communiquer, et l'adaptation à de nouvelles formes de travail sont les premières qualités mises en avant par les dirigeants du groupe. Une bonne maîtrise de l'anglais est également exigée pour les ingénieurs et pour les cadres.

Tests en situation professionnelle

Le groupe s'est largement appuyé sur la méthode développée par le cabinet de recrutement DDI. Présent dans de nombreux pays, c'est lui qui a pris en charge le recrutement du personnel dans les autres usines du groupe. Originalité ? DDI réalise des tests d'aptitudes afin d'évaluer, via les méthodes de simulation, les compétences des opérateurs et des cadres sur leur poste. Cette évaluation sur des habiletés techniques et des comportements nécessaires est obtenue en plaçant le candidat en situation professionnelle. Objectif ? « Déceler sa capacité à apprendre et à transmettre un savoir-faire, à résoudre un problème et à respecter la charte qualité », insiste Laurence Pintenat, consultante senior chez DDI, qui a piloté le projet. La main-d'oeuvre est jeune et hautement qualifiée : 37 % des opérateurs ont le bac ou le niveau équivalent.

Solide partenariat

Mais le succès de Toyota repose surtout sur un solide partenariat Etat-région, jusqu'ici inédit en France. Dès l'annonce de l'implantation, tous les services de l'Etat ont été mobilisés. Le gouvernement français a même nommé un sous-préfet entièrement dédié à ce projet industriel privé, Laurent Fiscus, baptisé aussi "sous-préfet Toyota" ou encore "ovni administratif". Un accord-cadre sur la formation a été mis en place avec l'Afpa. En outre, les procédures administratives ont été facilitées... Au total, le montant des aides versées par l'Etat et la région est de 53 360 millions d'euros.

Aujourd'hui, Valenciennes redouble d'optimisme. La Yaris fait un tabac sur le marché européen et l'usine, qui produisait 14 000 véhicules depuis son ouverture, portera sa capacité annuelle à 180 000 véhicules début 2003, contre un projet initial de 150 000. L'objectif de l'entreprise étant de produire 800 000 véhicules dans ses usines européennes en 2005 (Grande-Bretagne, Pologne, Turquie). Les salaires, point noir d'après les syndicats, ont été revalorisés en début d'année, avec une hausse globale de 4,5 % de la masse salariale.

Entre 400 et 450 emplois indirects

La ville s'est aussi mise à l'heure japonaise pour accueillir les expatriés de Toyota, 25 au total. Outre les restaurants japonais, une école internationale s'est ouverte à Marcq-en-Baroeul et une école de Valenciennes s'est chargée d'accueillir les enfants japonais. Plusieurs joint-ventures ont été créées avec des sociétés japonaises (Sanoh, Maruyasu) et une dizaine de prestataires de services ont ouvert des filiales ou des bureaux de représentation commerciale sur Valenciennes. Au total, l'effet Toyota a généré entre 400 et 450 emplois indirects.

REPERES

9 décembre 1997 : Toyota annonce officiellement le choix de Valenciennes pour son implantation.

Avril 1999 : recrutement des cadres.

Janvier 2000 : recrutement des opérateurs via l'ANPE : 40 % des recrues étaient auparavant sans emploi, 30 % étaient intérimaires.

Février 2000 : ouverture de l'usine.

Septembre 2000 : premiers essais de la Yaris.

Avril 2001 : commercialisation de la Yaris.

Janvier 2002 : Toyota franchit la barre des 2 000 salariés, un objectif initialement prévu pour fin 2003.