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Un front pour la santé chez Véhixel

SANS | publié le : 02.04.2002 |

L'intervention conjointe du tandem médecine du travail/CHSCT, dans l'entreprise Véhixel, à Bourg-en-Bresse, spécialisée dans la carrosserie, a permis de réduire de près de 70 % les accidents du travail, en quatre ans.

L'ancienne direction était plus axée sur la recherche de nouveaux marchés que sur la prévention des risques », se souvient Ludovic Dubois, le nouveau secrétaire du CHSCT, salarié depuis vingt ans chez Véhixel. Politique infructueuse, car l'entreprise dépose son bilan en 1994, et gèle tout investissement.

Trois décès en dix ans

Pourtant, cela ne décourage pas le Dr Chantal Lafarge, en charge des salariés de ce carrossier depuis 1982, qui intègre un collectif constitué de médecins du travail luttant contre les résistances des entreprises à s'engager dans une politique de prévention. Son action conjointe avec le CHSCT se concrétise en juillet 1999. Elle alerte, par courrier, la nouvelle direction sur le caractère cancérigène des « particules des fumées de soudure, à base d'inox, de chrome et de nickel ». « La prévention passe par l'aspiration à la source de ces fumées au moyen de torches aspirantes », signale-t-elle à l'époque. Son constat était d'autant plus prégnant qu'au cours des dix dernières années, trois décès d'ouvriers de moins de 50 ans étaient dus, notamment, à l'inhalation de substances cancérigènes.

Priorité au "zéro défaut"

Le Dr Chantal Lafarge décide de s'appuyer, plus fermement, sur le CHSCT pour faire pression sur une nouvelle direction perçue comme plus attentive. « Nous nous sommes donné le temps de consulter les salariés et de leur faire tester chaque équipement », raconte, pour sa part, Dominique Trouillet, dirigeant de Véhixel, conscient de l'impact financier désastreux des accidents du travail.

En effet, entre 1997 et 2001, les accidents du travail sont en nette diminution : leur taux de fréquence - nombre d'accidents rapporté aux heures travaillées - a chuté de 176 en 1997 à 54 en 2001. Une victoire pour le duo médecine du travail/CHSCT. « Ailleurs, les élus des CHSCT, s'ils ne sont pas soutenus par leurs collègues ou le médecin du travail, explique le Dr Chantal Lafarge, ne s'impliquent pas longtemps. La norme, c'est de considérer les risques du travail comme un tribut logique à payer pour donner la priorité au "zéro défaut" et à la productivité », commente-t-elle.

Cette action conjointe a même conduit la direction à donner la priorité, pour 2002, à l'équipement de torches aspirantes et aux rénovations de l'atelier de peinture. De ce fait, des équipements de protection individuelle (EPI), mieux adaptés aux conditions de travail, ont été proposés aux salariés et les nuisances sonores réduites. Le directeur vient d'approuver le coût des nouveaux filtres auditifs, sur proposition du médecin du travail et après notification du CHSCT, qui a élaboré tout le dossier des prix comparatifs.