Le service de la Logistique des mesures de marché du travail (LMMT) de l'Etat de Genève a décroché, en juillet dernier, la certification Iso 9001 pour ses activités de contrôle et de prescription de formations pour les chômeurs du canton. L'organisme certificateur, International certification services, est une branche de la Société générale de surveillance (1). Le coût de la certification, englobant la prestation elle-même ainsi que les frais de consultants, s'élève à environ 50 000 euros. 9 837 chômeurs sont éligibles aux prestations du LMMT, parmi les 14 045 demandeurs d'emploi inscrits dans ce canton.

La LMMT dépend de l'Office cantonal de l'emploi, OCE, qui a compétence en matière de réinsertion et d'indemnisation chômage. Le budget dont il dispose pour assurer diverses mesures sur le marché du travail (actions de formation, programmes d'accompagnement...) varie entre 15 et 20 millions d'euros (2).

La LMMT a été instituée en 1997 dans chacun des 26 cantons. Les autorités fédérales voulaient une adéquation entre les offres et les besoins de formation, et réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs de formation, explique Alain Rougemont, responsable adjoint et responsable qualité LMMT. Selon lui, la marche vers la certication ISO allait dans ce sens.

La démarche qualité a été entamée en 1999. La structure emploie 20 salariés, dont 15 chargés de projet. Ces "responsables produits" suivent des portefeuilles de formations génériques (langues, informatique...) ou spécifiques à des secteurs (bâtiment, vente, industrie...) que les offices régionaux de placement octroient aux chômeurs. Ils mènent aussi des études sur les besoins en qualification des chômeurs et des employeurs. Leur travail d'état des lieux alimente les cahiers des charges adressés aux organismes de formation : contenus, budget, CV des formateurs, coûts... Les organismes sélectionnés signent avec la LMMT un contrat d'un an.

Durant la période du contrat, les responsables produits de la LMMT effectuent un suivi des prestations, comprenant un "traitement des réclamations clients" (chômeurs, conseillers en placement, entreprises d'accueil) et une "mesure de leur satisfaction". Ces données servent à négocier la reconduction du contrat, la mise en oeuvre de mesures correctives... Le catalogue des formations est disponible sur Internet.

« L'introduction d'exigences de qualité et de contractualisation a été plutôt bien accueillie par les organismes de formation, à part certains qui considèrent l'OCE comme un fournisseur de participants pour leurs activités ! », explique Alain Rougemont. Cette initiative ne sera certainement pas remise en cause, dans la mesure où, à Genève, le taux de chômage s'établissait à 5,1 % à fin janvier dernier, contre 4,8 % en décembre 2001, et où le taux moyen national est inférieur à 3 %.

L'exemple de Genève pourrait être suivi par d'autres cantons, car il semblerait que les pouvoirs publics helvétiques soient gagnés par la culture client-fournisseur et par l'esprit qualité. Pour autant, la certification ISO ne s'imposerait pas dans un canton où le taux de chômage est inférieur à 2 %.