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Le CHSCT de Dalkia IDF réfléchit à un dispositif de prévention

SANS | publié le : 02.04.2002 |

Les élus des CHSCT, des salariés et des syndicalistes de Dalkia, filiale de Vivendi Environnement, viennent de se retrouver à la Bourse du travail, à Paris, pour définir une ligne d'action et des moyens de prévention en matière de harcèlement moral.

Comment faire avancer la réflexion sur le harcèlement moral dans l'entreprise ? C'est la question que posait le CHSCT de Dalkia Ile-de-France, jeudi 28 mars dernier, à la Bourse du travail à Paris. Une cinquantaine d'élus, de salariés et de militants syndicaux du pôle énergie de Vivendi Environnement, dont certains venaient du Nord, du Sud et de l'Est, étaient réunis pour une journée d'étude sur la définition et les moyens d'action face à ce phénomène. Participaient au débat, des médecins et un inspecteur du travail, et l'avocat familier de ces dossiers, Paul Bouaziz.

Journée d'étude

Plus de trois ans après la publication du premier livre de Marie-France Hirigoyen, après de nombreuses évolutions de la jurisprudence et, surtout, le vote de la loi de modernisation sociale, intégrant la notion de harcèlement moral dans le Code du travail et élargissant, notamment, le rôle des CHSCT à la "protection mentale" des salariés, les partenaires sociaux et les élus de nombreuses entreprises s'efforcent toujours de mieux appréhender le phénomène dans leur entreprise et de mieux y faire face.

Prévention efficace

« Nous souhaitons aider aussi la direction à assurer une prévention efficace, explique Ali Ben Dris, secrétaire du CHSCT de Dalkia IDF. Depuis plusieurs mois, nous avons soulevé quelques cas, qui ont été traités dans l'urgence. » Les élus et salariés de Dalkia ont cherché à définir avec les experts présents le soutien que pouvaient leur apporter, notamment, les médecins du travail et les psychologues, dans la détection et le traitement de cas de harcèlement. Sans se voiler la face : « Aujourd'hui, les syndicalistes passent parfois plus de temps en réunion avec les patrons qu'auprès des salariés, expliquait un militant présent. Nous devons restaurer un cadre de confiance pour permettre de parler à des salariés en souffrance et qui se protègent par le silence. » En organisant une telle journée pour porter le débat au-delà des murs de l'entreprise, le CHSCT a donc choisi un mode d'action encore peu commun. En mars de l'année dernière, le CE d'Aéroports de Paris, notamment, avait tenu deux journées de débats avec des spécialistes, en leur donnant un retentissement à l'extérieur de l'entreprise, pour faire avancer des propositions faites à la direction et restées lettre morte depuis plusieurs mois.

Logiques parallèles

La direction de Dalkia qui, contactée, n'a pas souhaité réagir publiquement à cette initiative de son CHSCT, n'est pas insensible au problème. Elle avait fait part aux élus de son intérêt pour cette journée, tout en refusant d'y participer directement. En revanche, elle organisait une journée de sensibilisation et de formation de l'encadrement, le 29 mars, en partie sur ces sujets. Si deux logiques paraissent, pour l'heure, cheminer parallèlement, c'est peut-être que les diagnostics sur le fond diffèrent. Le CHSCT met en cause, en effet, l'organisation du travail, que des représentants du personnel qualifient d'« harcèlogène », notamment depuis la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail : élargissement de l'amplitude journalière avec équipes en horaires décalés et introduction du travail du samedi.

Les élus des CHSCT, qui doivent se réunir de nouveau le 8 avril pour concrétiser les apports de cette journée, pensaient créer un observatoire du harcèlement moral.