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Difficiles reclassements dans l'activité colis à La Poste

SANS | publié le : 02.04.2002 |

La Poste s'était engagée à reclasser l'ensemble des salariés de DPD, une de ses filiales "colis", en cessation d'activité depuis décembre. Selon les syndicats, l'entreprise publique est loin de tenir ses promesses.

Achetée en juin 2000, fermée en décembre 2001 ! La durée de vie de DPD France, entreprise spécialisée dans la livraison de colis, au sein du groupe La Poste, n'aura pas excédé dix-huit mois. Les 350 salariés de DPD, ravis, à l'époque, d'intégrer un opérateur de cette dimension, accusent aujourd'hui le coup. Surtout que les reclassements promis par la direction tardent à se concrétiser. Seule une quarantaine de personnes auraient pour l'instant migré dans les autres entités de Geopost, la holding coiffant les filiales colis et logistique de l'entreprise publique.

Oubli des engagements

Les syndicats entendent, cette fois, alerter directement Martin Vial, président de La Poste. « Sous prétexte que c'est une petite unité employant des personnels très éclatés géographiquement, la direction oublie ses engagements de départ. Sans compter que la fermeture de DPD France laisse sur le bord de la route près de 2 000 sous-traitants », soulève Eric Lyon, de la fédération PTT Force ouvrière.

De l'aveu même des organisations syndicales, le plan social, présenté le 22 janvier dernier par la direction, comportait pourtant de bonnes dispositions. Ainsi, en sus des mesures de reclassement interne promises, les salariés de DPD se voyaient proposer une indemnité de 1 067 euros.

Trois critères

La cessation d'activité de DPD France s'inscrit dans le cadre juridique de la liquidation amiable, ce qui, selon la direction de La Poste, renforce la prise en compte des intérêts des salariés. « Chaque salarié se voit proposer une offre de reclassement respectant trois critères : un poste à fonction et rémunération équivalentes sur le même bassin d'emploi. Enfin, nous leur avons proposé une formation ainsi qu'une aide à la mobilité », explique La Poste. Reste que les tentatives de reclassement se heurtent aux maigres capacités d'absorption des directions régionales du groupe.

En outre, La Poste doit parallèlement régler le cas de Dilipack, son service dédié à la distribution de colis, fermé lui aussi en fin d'année dernière. Les 1 600 collaborateurs de Dilipack possèdent toutefois un avantage sur ceux de DPD : bien qu'étant des salariés de droit privé, ils évoluent sous la convention collective "maison".

Situations précaires

Mais là encore, selon les syndicats, de nombreux salariés n'ont toujours pas été reclassés. Ce que dément la direction de La Poste, indiquant que 1 200 d'entre eux ont retrouvé un travail dans l'entreprise. « Certains sont dans une situation précaire, dans l'attente d'un véritable emploi. La Poste ne fait également pas beaucoup d'efforts pour gérer le cas des salariés de Dilipack déclarés inaptes à certaines tâches physiques », indique Françoise Carval, de Sud PTT.

Autre chantier social à venir pour La Poste : le dossier Delta Diffusion. Cette ex-société du groupe Comareg (Vivendi), spécialisée dans le portage de prospectus publicitaires (12 000 personnes), est, depuis janvier dernier, contrôlée par MédiaPost, filiale de La Poste. Avant la fusion, qui doit intervenir début 2003, l'entreprise publique va devoir reclasser les 6 000 salariés de son service UDP (Unité de traitement de la presse) afin d'éviter les doublons.