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Sud conforte ses positions à la SNCF

SANS | publié le : 26.03.2002 |

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Sud conforte ses positions à la SNCF

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Le 21 mars dernier, 180 000 cheminots étaient appelés à élire leurs représentants. Pas de bouleversement du paysage syndical : la CGT demeure en tête, devant la CFDT et Sud, qui espère bien être mieux entendu par la direction et les deux centrales majoritaires.

Le phénomène "jeune" n'a pas joué. Sur le vote aux élections professionnelles des 40 000 nouveaux cheminots, embauchés depuis 1997, reposait en effet l'inconnue de ce scrutin. D'aucuns attendaient ainsi une baisse des deux centrales historiques, la CGT et la CFDT, au profit d'une poursuite du développement de Sud-Rail. Créé en 1995, ce dernier avait fortement progressé aux dernières élections en 2000, au détriment, notamment, de la CGT, qui perdait 6 points. Celle-ci payait sa nouvelle ligne de syndicalisme « constructif », qui s'était concrétisée par la signature de l'accord 35 heures, le 7 juin 1999.

Le 14 mars, déjà, Sud-Energie avait remporté une victoire chez EDF, en se classant deuxième derrière la CGT et devant la CFDT, avec près de 24 % des suffrages, lors des élections à la Direction de la recherche et du développement (2 700 personnes).

La barre des 14 %

Sud-Rail, misant sur la présentation de 44 listes supplémentaires et sur la forte présence de moins de 30 ans dans ses rangs, espérait bien transformer l'essai à la SNCF. « On estime devoir franchir la barre des 14 %, assurait Henri Célié, secrétaire national, la veille du scrutin. Nous visons à devenir la deuxième organisation pour les agents d'exécution, et à talonner la CFDT, tous collèges confondus. »

Finalement, c'est sous le signe de la stabilité que se sont déroulées les élections : la CGT demeure en tête dans les comités d'établissement, avec près de 39 % des voix, soit -0,16 % par rapport à 2000, devant la CFDT (18,5 %, soit -0,02 %) et Sud (12,7 %, +0,01 %). Au collège Exécution, ce dernier reste troisième, avec un score de 15,8 % contre 16,4 % pour la CFDT (44,5 % pour la CGT). La plus forte évolution concerne finalement l'Unsa, qui, avec 11,6 %, fait 0,5 % de mieux qu'en 2000. Elle passe même devant Sud aux élections des délégués du personnel (12,2 % contre 11,1 %).

Pour la CGT, Sud-Rail pâtit du mouvement catégoriel du printemps dernier, mené avec la Fgaac (conducteurs autonomes) : « D'ailleurs, nous sommes repassés devant cette dernière au collège des agents de conduite », note Sylvain Brière, à la fédération cheminots.

De ces résultats, les responsables de Sud retiennent avant tout que leur présence est confortée et demandent à être mieux intégrés au dialogue social. Que ce soit par la direction, qu'ils accusent d'écarter Sud des négociations, ou par les autres organisations syndicales : « Nous espérons que la CGT et la CFDT vont prendre en compte cette demande de pluralisme et s'allier avec nous pour mettre en oeuvre des dé- marches unitaires, précise Henri Célié. Ce message concerne aussi nos propres équipes : certains militants, notamment les plus jeunes, pouvaient avoir l'illusion que Sud pourrait tout changer tout seul. »

Direction sereine

A la direction de la SNCF, c'est la satisfaction qui prévaut : « Il est encore un peu tôt pour apprécier l'impact de cette stabilité syndicale sur les grands dossiers que sont l'Europe et l'avenir du service public, mais ces résultats nous rendent plus sereins, estime Alain Deloubes, adjoint au DRH en charge des affaires sociales. S'il y avait eu une importante évolution, dans un sens ou dans un autre, nous aurions été amenés à modifier notre stratégie sociale. Cela ne sera pas le cas. »

Les jeunes ont moins voté que leurs aînés

A 79 %, contre 81 % pour les élections de mars 2000, le taux de participation des cheminots reste très élevé. Pourtant, cette baisse semble devoir être attribuée aux jeunes embauchés qui, s'ils n'ont pas déserté les isoloirs, ont moins voté que leurs aînés.

« Nous avons étudié de plus près les résultats des élections dans des établissements qui ont connu un fort taux d'embauche de jeunes pour examiner l'impact de leur vote », explique Alain Deloubes, adjoint au DRH en charge des affaires sociales. Résultat : si les jeunes se sont moins déplacés, ceux qui l'ont fait ont voté de la même manière que les anciens.

Pour Sylvain Brière, de la CGT cheminots, ce qu'il faut retenir de la moindre participation des jeunes, « c'est un message de refus des divisions syndicales, qu'ils jugent stériles ».