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Les salariés de YSL dans le flou

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Le projet de cession d'Yves Saint-Laurent Haute Couture à SLPB Prestige Services devrait permettre de sauver les 160 emplois de cette célèbre maison. Mais les salariés sont inquiets.

Les 160 salariés de la célèbre maison Yves Saint-Laurent Haute Couture se sentent abandonnés. Et l'annonce, le 18 mars dernier, de la cession de leur entreprise par Artémis, la holding personnelle de François Pinault, pour un euro symbolique, à SLPB Prestige Services, n'a rien arrangé. « Le problème est simplement déplacé », déplore le secrétaire du comité d'entreprise, Arnaud Lance.

Tout a commencé le 7 janvier dernier, lorsque Yves Saint-Laurent décide de quitter la maison qu'il a fondée en 1961, laissant ainsi en suspens le sort de ses salariés. Inquiets, ces derniers, invités à leur demande à l'Elysée, expriment leur refus d'une "fermeture pure et simple". Se voulant rassurant, François Pinault affirme alors que tout sera mis en oeuvre pour que le personnel soit reclassé, soit à l'intérieur du groupe Gucci, dont il est propriétaire, soit dans d'autres maisons de haute couture. Il en sera tout autrement, au grand regret des salariés.

Prêt-à-porter de luxe

Malgré le projet de SLPB Prestige Services, société fondée il y a douze ans, et prestataire de marques de prêt-à- porter de luxe, qui prévoit de sauver tous les emplois et de maintenir les contrats de travail, conventions, accords et droits acquis, le flou subsiste pour les salariés.

Eponger les dettes

« Artémis s'est engagée à éponger les dettes de l'entreprise et à payer nos salaires pendant un an. Et après ?, s'interroge Arnaud Lance. Par ailleurs, le repreneur prévoit de réaliser avec nous un chiffre d'affaires de plus de 15 millions d'euros, alors qu'en travaillant sans temps morts, nous atteignons 12 millions d'euros. Enfin, qui nous dit qu'après quelques mois d'activité, on ne nous cantonnera pas à des tâches éloignées de notre savoir-faire ? » Aujourd'hui, le CE attend un projet écrit dans lequel plus aucun verbe ne sera conjugué au conditionnel, et pour lequel il sera invité à donner un avis dans les conditions de consultation prévues par la loi. Mais, en l'absence de plan social, les salariés en désaccord n'ont comme seule alternative que de démissionner.