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Les salariés de Marine Communication veulent réintégrer Alcatel

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Transférés en 1998 vers l'entreprise Marine Communication, aujourd'hui en redressement judiciaire, 547 salariés demandent leur réintégration au sein d'Alcatel réseaux entreprises. La justice se prononcera le 9 avril prochain.

La société Alcatel réseaux entreprises (ARE) va t-elle devoir réintégrer tout ou partie des salariés transférés, en 1998, vers la société Marine Communication (1 143 salariés), placée, le 17 décembre dernier, en redressement judiciaire ? Soutenus par les syndicats CGT, FO et CFDT, 547 des 637 salariés concernés ont engagé une procédure devant les prud'hommes de Paris. Faute d'avoir pu tranché, le 22 février dernier, une nouvelle audience est attendue le 9 avril prochain. « C'est la première fois qu'une action collective de cette envergure est entreprise », explique Jean-Pierre Ottaviani, délégué CGT, ex-technicien chez Marine Communication, revenu chez Alcatel, le 5 mars dernier, à la suite d'une décision du tribunal administratif de Lyon de juillet 2001. Une première victoire qui pourrait en appeler d'autres - 60 délégués syndicaux seraient concernés par cette irrégularité.

Opération d'externalisation

En juin 1998, Are a conclu une alliance avec Marine Consulting, rebaptisée depuis Marine Communication. La convention de sous-traitance engageait Are à fournir 45 millions d'euros de chiffre d'affaires, la branche télécom de Marine Consulting accueillait en contrepartie 637 salariés d'Alcatel. « Ce n'est ni plus ni moins qu'un plan de licenciements déguisé en opération d'externalisation », dénoncent aujourd'hui les syndicats. A fin juin 2001, 83,8 millions d'euros de chiffre d'affaires auraient été apportés à Marine Communication. « Et 1,5 million d'euros par mois, depuis juillet », assure-t-on chez Are où l'on estime « avoir largement honoré ses engagements ».

Les syndicalistes s'insurgent : « C'est du marchandage. Encadrée par des clauses de non-concurrence et une pression sur les prix par Are, Marine Communication n'avait aucune autonomie viable et aucune chance de pouvoir se développer. »

Les représentants des salariés s'appuient sur l'article L122-12 du Code du travail pour dénoncer le subterfuge d'une externalisation plutôt que d'avoir recours à un plan social.

A ce jour, les créances connues de Marine Communication atteindraient plus de 20 millions d'euros. Trois repreneurs se seraient fait connaître. La décision du tribunal doit être rendue d'ici au 20 avril. Contactés, les dirigeants de Marine Communication n'ont pas souhaité s'exprimer. Les syndicats militent, eux, pour la réintégration du personnel ou demandent à être pleinement autonomes. Reste que le plan de charge d'Are, reprise en début d'année par l'américain Platinium, ne semble pas en mesure d'absorber 800 nouveaux salariés...