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Les quinquas, critiques vis-à-vis de leur entreprise

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Peu d'entreprises prennent en main la gestion de carrière des quinquas. Une déception importante, selon l'étude réalisée par Lab'ho, l'Observatoire du groupe Adecco, et un sérieux revers pour les DRH.

Jusqu'ici, les entreprises savaient faire. La gestion de carrière des seniors menée par les directions des ressources hu- maines consistait à préparer leur départ en préretraite entre 55 et 59 ans. Pour faciliter ces départs précoces, plusieurs outils existaient : l'Arpe (Allocation de remplacement pour l'emploi), la préretraite progressive, les préretraites FNE ou encore le système Cats (Cessation d'activité des travailleurs salariés), conditionné à un accord de branche. Ces dispositifs répondaient à la même vertu : gérer les restructurations dans la paix sociale, préserver les plus jeunes des licenciements et redynamiser les pyramides des âges trop ventrues.

Freiner les départs "avant l'heure"

Or, aujourd'hui, une nouvelle donne se fait jour : à l'horizon 2004, la génération du baby-boom commencera à faire valoir ses droits à la retraite et les entreprises françaises devront faire face à une pénurie de main-d'oeuvre : entre 40 000 et 60 000 cadres pourraient faire défaut chaque année jusqu'en 2010*. L'idée est donc de maintenir les quinquas en activité. C'est d'ailleurs l'une des recommandations du rapport Quintreau, remis le 14 mars dernier à Elisabeth Guigou (voir Entreprise & Carrières n° 607), qui préconise ainsi de freiner les départs "avant l'heure". C'est aussi l'un des projets du candidat Lionel Jospin, qui propose la création de 200 000 « contrats de retour au travail » pour les chômeurs de plus de 50 ans.

Mais là, les entreprises ne savent plus quoi faire. Dans son étude intitulée Les entreprises et les quinquas, regards croisés , le Lab'ho, lieu d'échanges et de réflexion sur les hommes et les organisations, dépendant du groupe Adecco, met en avant, à travers une étude qualitatative, la perception de quarante "quincadres" sur leur entreprise et leur avenir professionnel.

Quinquas critiques

Résultat ? Ils sont assez critiques vis-à-vis de leur entreprise, regrettant son incapacité à répondre à leurs souhaits. « Je ne sais pas exactement ce qu'il y a... si ce n'est qu'il n'y a plus personne à partir de 55 ans ! Donc, ce sont les dispositifs légaux, les préretraites, les FNE, les négociations individuelles... ». « Il y a plein de boîtes qui ont des mouroirs horribles, mais qui laissent ça comme ça... », peut-on lire dans les témoignages recueillis par Lab'ho.

D'une manière générale, les quinquas estiment qu'il n'y a pas « d'échange avec leur hiérarchie ou avec leur DRH ». Les accès à la formation s'estompent à partir de 45 ans et leurs carrières plafonnent. En somme, « on termine sa carrière tout seul ».

Devenus plus individualistes, ils veulent continuer à travailler mais ils ne veulent pas le faire à n'importe quel prix. Leur souhait : se « désengager doucement ». Lorsqu'ils sont au chômage, ils sont, en revanche, plus résignés car ils savent qu'ils ne retrouveront plus les conditions d'avant (salaires au rabais, nouvelles formes de travail...). C'est dire si la seconde carrière reste encore un projet tout théorique.

* Enquête Apec 2002.

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