logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Le dialogue social au Crédit Lyonnais cherche ses marques

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Près de neuf mois après la signature d'un accord de droit syndical au Crédit Lyonnais, instituant un Coordinateur syndical régional (CSR), la mission de ce nouvel acteur du dialogue social n'est toujours pas définie.

A quoi sert le Coordinateur syndical régional (CSR) ? Ce nouvel acteur syndical, né au Crédit Lyonnais il y a neuf mois, n'a pour l'heure d'existence que sur le papier : en l'occurrence, un accord de droit syndical signé le 27 juin 2001. Certes innovant, mais encore privé de déclinaisons concrètes par les divergences entre les syndicats de l'entreprise. Selon l'accord, des CSR sont créés dans chacune des neuf directions d'exploitation de la banque. Ils constituent un échelon syndical intermédiaire entre les délégués locaux et le secrétaire national, et doivent « faciliter l'émergence d'un dialogue social plus décentralisé ». Chaque syndicat représentatif au plan national peut désigné un CSR par direction d'exploitation, détaché à mi-temps pour assumer cette fonction.

Missions informelles

Voilà pour la lettre. Car dans la réalité, neuf mois après la signature, les missions du CSR restent très informelles. Il est prévu qu'il participe aux réunions semestrielles d'"échange et de suivi" de chaque direction d'exploitation sur la politique des ressources humaines. « Ce coordinateur peut être l'un des interlocuteurs de son organisation syndicale auprès du directeur d'exploitation et des directeurs régionaux », note également l'accord. Au final, les syndicats ont de larges possibilités pour donner au CSR les prérogatives qu'ils souhaitent. Sa légitimité dépend donc, en grande partie, d'un consensus entre les différentes organisations de l'entreprise. Et c'est là que le bât blesse.

"Coordinateur" ou "démarcheur"

Pour Fernand Vidis, délégué national du SNB-CGC, et favorable au CSR, ce dernier sera un « animateur qui pourra intervenir comme pivot sur une négociation ». La CFDT, non signataire de l'accord, ne l'entend pas ainsi : « Nos structures ne nous permettent pas d'avoir mandat sur les CSR », estime Daniel Siegrist, son délégué national, qui craint, en outre, que les CSR ne "marginalisent" les délégués syndicaux. La CGT et FO voient dans le CSR un "coordinateur" ou "démarcheur" auprès des salariés. Mais, en aucun cas, un négociateur. « Nos statuts ne l'y autorisent pas », précise Patrick Lichau, délégué national de la CGT. Plus important peut-être, le CSR se trouve pris, dès le départ, dans une opposition entre la direction et la CFDT sur le redécoupage des comités d'établissement, passés de cinquante à neuf l'année dernière. « Ce découpage des CE n'est pas viable. Même la direction souhaite revenir dessus », explique Daniel Siegrist. La CFDT a introduit un recours devant le Conseil d'Etat. Il n'est donc pas question, pour elle, de reconnaître les CSR et, ainsi, d'avaliser le découpage. Pour connaître son rôle exact, le CSR devra donc au moins attendre que le Conseil d'Etat ait tranché.

CRÉDIT LYONNAIS

Effectif : 31 288 collaborateurs en France.

Permanents syndicaux nationaux : 30.

Nombre de sites : 1 845 agences en France.

Produit net bancaire : 6,804 milliards d'euros.

Un financement plus transparent

L'accord prévoit que les différentes organisations syndicales reçoivent une subvention annuelle de 34 000 euros. En outre, 5 100 euros leur sont versés par tranche de 5 % de voix obtenues aux dernières élections professionnelles. Cette disposition, qui a le mérite de la transparence alors que de nombreuses directions doivent faire face à des accusations de discrimination, vient à point nommé après que l'Urssaf a envoyé un avertissement au comité central d'entreprise du Crédit Lyonnais, selon FO, demandant une plus grande transparence dans le remboursement de certains frais à des délégués syndicaux.