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Le conseil général de Gironde rationalise les 35 heures

SANS | publié le : 26.03.2002 |

Pour le département de la Gironde le passage aux 35 heures devait s'accompagner d'une amélioration du service public. Elle a nécessité la mise en place d'un outil informatique de gestion des temps.

En juillet 1999, le conseil général de Gironde signe un accord 35 heures. Cette réduction du temps de travail est assortie d'une contrepartie : améliorer le service rendu au public. Cela passe par un allongement de la durée d'ouverture des services. « Jusqu'à ce que l'accord devienne effectif, nous ne pouvions pas vraiment afficher des horaires d'ouverture car ils variaient selon les services. Maintenant, nous sommes en mesure d'assurer une ouverture de 8 heures à 17 h 30 (à 17 heures le vendredi) en continu, soit, en tout, 47 heures », explique Martine Congoste, chef du service des ressources et des relations sociales.

Plannings individualisés

L'équation qu'il lui faut résoudre est alors la suivante : comment assurer 45 heures d'ouverture avec des agents travaillant 35 heures ? Sachant, par ailleurs, que les 120 embauches prévues dans le cadre de l'accord de RTT ne compensent pas mécaniquement la diminution du temps de travail par agent. Réponse : flexibilité du temps de travail ! L'obligation faite aux agents de travailler de 8 heures à 16 h 45 est dès lors remplacée par celle faite aux services de tenir leurs horaires d'ouverture avec leurs propres ressources. Cela suppose des plannings individualisés et une gestion prévisionnelle et décentralisée au niveau des services.

Là, l'informatique devient indispensable pour donner aux cadres un outil d'arbitrage et aux agents un outil d'information. D'autant que le conseil général est extrêmement décentralisé : les 2 500 agents concernés par l'accord 35 heures sont répartis sur une soixantaine de sites, centres médicaux sociaux, archives départementales...

Appel d'offres

Fin 1999, le conseil général passe donc un appel d'offres auprès d'éditeurs de solutions de gestion des temps. Les principaux critères retenus sont la décentralisation du logiciel, sa convivialité et sa compatibilité avec HR Access (IBM), la solution "maison" de gestion des ressources humaines. « J'avais installé des horaires variables dans une autre collectivité et je savais que l'erreur à ne pas commettre était de centraliser la gestion des temps, ce qui déresponsabilise l'encadrement », explique Martine Congoste. C'est finalement Gestor, de l'éditeur GFI, qui remporte la marché. Pour élaborer le cahier des charges du logiciel, le conseil général a fait appel à un consultant en ressources humaines. L'étude comparative entre les différentes offres a ensuite été effectuée par l'équipe qui suivait le projet.

Liste de références

« Nous avons demandé une liste de références à chaque éditeur et, pour chaque solution, nous avons rencontré un utilisateur », poursuit la responsable. Le contrat, dont le montant ne nous a pas été communiqué, comporte le coût du logiciel, des badgeuses et, au chapitre des services, l'intégration et la formation. Le paramétrage, qui s'est déroulé de janvier à mai, a été pris en charge à 80 % par GFI. L'éditeur a également formé une vingtaine de salariés qui, eux-mêmes, ont formé 400 utilisateurs.

Chaque service du conseil comporte au minimum deux utilisateurs, un cadre qui arbitre et un gestionnaire de temps, qui fait tourner le système. La DRH n'intervient donc plus dans la gestion des temps. « Nous ne gérons plus en central que les congés maladie car ils ont des conséquences sur la paie », précise Martine Congoste. Les agents peuvent consulter les informations qui les concernent sur les badgeuses. Notamment, l'état de leur compte épargne temps alimenté pendant une période d'un mois lorsqu'il y a dépassement des horaires fixés par l'accord, le solde de leurs jours RTT ou de leurs congés.

Quatre mois de retard

Il existe, en effet, deux cas de figure. Soit l'agent choisit de travailler 35 heures par semaine, soit il opte pour 36 heures 30 hebdomadaires assorties de dix jours de RTT. En outre, certains agents n'entrent pas dans le périmètre du logiciel : ceux qui, travaillant déjà 32 heures par semaine, ne sont pas concernés par l'accord de RTT, et ceux qui travaillent au domicile des usagers.

Au final, le conseil général a pu basculer aux 35 heures le 1er mai 2000 avec, selon la direction, la bénédiction des syndicats. Mais « avec quatre mois de retard sur la date prévue, qui était le 1er janvier, du fait des délais imposés par la procédure de passage des marchés publics », indique Martine Congoste.

REPERES

2 500 personnes concernées.

1er mai : date de passage au 35 heures.

10 % d'augmentation des horaires d'ouverture des services publics.