Dans un état d'esprit digne du fameux pragmatisme anglo-saxon qui a fait la suprématie de la culture du même nom, Lynda Gratton, docteur en sciences de gestion et professeur à la London Business School, se préoccupe moins de théorie que d'efficacité. Non qu'il n'y ait pas d'idées et mêmes d'idées généreuses dans son livre, mais l'objectif que se fixe l'auteur, qui fait profession de son engagement dans la transformation des entreprises puisqu'elle écrit, enseigne et conseille sur ce thème dans le monde entier, est d'être opérationnelle. Partant de la différence qui existe entre capital humain et capital tout court, c'est-à-dire capital financier, l'auteur tente de rééquilibrer la balance en faveur du premier. Certes, la loi du profit peut un temps ignorer les hommes et ne s'en prive pas, mais le capital, qui s'avère au final déterminant, est bel et bien le capital humain. Cela est si vrai que, sans celui-ci, le capital financier et technologique risque fort de n'être qu'une coquille vide. A partir de cette profession de foi, l'auteur déduit les étapes indispensables pour capitaliser sur les seuls vrais vecteurs de valeurs : les hommes. De la conception à la mise en oeuvre du changement stratégique, nous assistons à une démonstration rigoureuse d'une exploitation méthodique du gisement humaniste.

Un texte qui, outre ses présupposés sympathiques, se nourrit d'exemples clairs empruntés aux grands noms de l'économie : Hewlett Packard, Philips, Glaxo Wellcome, British Telecom..., et ne ménage pas les conseils pratiques.

Lynda Gratton, docteur en sciences de gestion et professeur de comportement organisationnel à la London Business School, est spécialiste des implications humaines de la stratégie. Elle dirige, depuis 1992, le Leading Edge Research Consortium, en partenariat avec des entreprises comme Hewlett Packard, Glaxo, Citibank...