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«Fidéliser grâce à une dynamique de carrière »

SANS | publié le : 26.03.2002 |

E & C : Qui sont les cadres dirigeants ?

P. R. : Dans une étude sur la formation des cadres dirigeants que j'ai conduite il y a cinq ans, nous avons appelé cadres dirigeants tous ceux qui ont une fonction supérieure à celle de directeur d'usine ou de directeur régional des ventes. Par conséquent, lorsque je parle de cette population, j'inclus les Pdg, les membres des comités de direction et les directeurs de division mais aussi bien d'autres managers.

E & C : Généralement, quels sont les parcours empruntés par les dirigeants ?

P. R. : Souvent, l'itinéraire normal pour le développement d'un cadre dirigeant prévoit des missions à l'étranger, la prise de poste à responsabilités dans une division dont l'activité se situe dans le coeur de métier de l'entreprise, suivie, pourquoi pas, d'un bref poste aux ressources humaines, et de quelques passages par le siège pour développer à la fois une vision globale et les réseaux au sein de l'entreprise. L'idée centrale est de fidéliser en maintenant toujours une dynamique de carrière.

E & C : Précisément, quels sont les instruments de fidélisation des dirigeants utiilisés par les entreprises ?

P. R. : La fidélisation dépend de la position du salaire du cadre par rapport à la fourchette des « salaires de marché », avec un différentiel entre le minimum et le maximum qui dépasse couramment 80 %. Pour ce qui est des stock-options, je suis loin d'être certain qu'elles jouent dans le sens de la fidélisation. De mes discussions informelles avec des cadres dirigeants, je retire l'impression qu'elles sont plus vécues comme des instruments purement financiers et symboliques, et que leur pouvoir de fidélisation ou de motivation reste limité.

A mon sens, les moyens les plus efficaces se trouvent plus dans les perspectives de carrière, la prise progressive de responsabilités plus grandes sur des projets importants, et les possibilités d'étendre le domaine de compétences en passant successivement par des postes variés. Les outils dont dispose l'entreprise dans ce domaine incluent les "plans de succession", les organigrammes de remplacement et les entretiens d'appréciation, qui sont des instruments plutôt formels. L'entreprise peut aussi favoriser des pratiques moins formellement liées aux RH, comme la participation à des comités de direction et à des groupes de projet.

*) Auteur de « l'Innovation et contraintes de gestion », 2002, Éditions La Découverte.

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