Les partenaires sociaux devront s'emparer des thèmes des générations et des métiers pour éviter les tensions sur le marché de l'emploi liées au "papy-boom".
A l'occasion d'un petit-déjeuner, le 14 mars dernier, l'association Réalités du dialogue social (RDS) s'est penchée sur les enjeux du dialogue social dans le contexte du "papy-boom". Elizabeth Waelbroeck-Rocha, directrice générale du Bureau d'informations et des prévisions économiques (Bipe), a rappelé que, selon ses deux scénarios prospectifs d'évolution de la France ("L'ère des seniors" et "Place aux jeunes", voir Entreprise & Carrières n° 578 du 5 juin 2001), le taux de création d'emplois sera compris entre 0,5 % et 1,1 % par an d'ici à 2015.
Or, « on évolue vers trois profils de carrière, a-t-elle souligné : les jeunes qui donnent la priorité à un emploi stable, ceux qui privilégient une carrière projet par projet, sans notion de fidélité, et ceux, enfin, qui subissent la mobilité et la précarité. Par ailleurs, les jeunes sont guidés par de nouvelles valeurs. Ils demandent, par exemple, plus de temps libre afin de concilier vie personnelle et professionnelle ». Des attentes que les DRH, mais aussi les syndicats, devront prendre en compte pour « attirer et fidéliser les travailleurs dans l'entreprise ».
Pour Elisabeth Waelbroeck-Rocha, le dialogue social devra ainsi s'appuyer sur une approche « par génération et par métier », et s'emparer de nouvelles thématiques : le cadre de vie au travail, les mesures de soutien personnel et familial, la flexibilité de l'emploi ainsi que l'adaptation du temps et de l'organisation du travail.
« L'articulation âge, travail, emploi doit être négociée tant aux niveaux national, professionnel et territorial qu'au niveau de l'entreprise », précise Henri Rouilleault, directeur de l'Association nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). S'il préconise une conférence tripartite (Etat, syndicats et patronat) pour mettre sur la table les problèmes posés par le vieillissement de la population, les entreprises doivent également se pencher sur deux volets "indispensables" : les conditions de travail (physiques, morales...) et l'emploi (transmission des compétences, préretraites progressives...).
Pour les y encourager, l'Anact négocie actuellement avec le ministère de l'Emploi la mise en oeuvre d'un dispositif "d'appui-conseil" centré sur les changements liés au mouvement démographique du "papy-boom".
