La 7e édition de Ludimat Expo, salon du jeu et des pédagogies ludiques dans la formation et la communication, qui était organisée dans le cadre du salon Solution ressources humaines à Paris, du 13 au 15 mars dernier, faisait peine à voir. Les visiteurs présents étaient, comme les autres années, très désireux de goûter les jeux, de les tester et de faire leur choix. Mais l'offre n'était pas au rendez-vous : moins de stands, moins d'exposants, moins de créativité. Chantal Barthélémy-Ruiz, spécialiste du jeu en formation et consultante pour le salon Ludimat Expo, faisait le même constat : « Moins de créateurs, moins de monde, moins de visiteurs, et surtout, moins d'affaires réalisées spontanément, en direct. »

Les grandes entreprises de production de jeux pédagogiques n'ont plus l'urgence de venir à Ludimat, elles s'en sortent grâce à une clientèle assez captive. Les petits créateurs, eux, n'ont pas encore les moyens de se payer un stand sur un salon.

Il leur faudra trouver d'autres manières de manifester leurs talents. Aussi, certains pensent déjà à des achats groupés de stand, une nouvelle "Nuit des jeux de formation", la recherche d'appui auprès de grandes entreprises françaises qui pourraient soutenir le développement des jeux de ces jeunes créateurs...

Une réédition du guide Edilude, testant environ 300 jeux de formation ou autres formules pédagogiques ludi- ques, serait également une bonne chose pour le secteur, mais le temps et la mobilisation nécessaires aux tests entraînent un coût de production élevé de cet ouvrage. L'ennui serait de passer à côté d'un gisement de créativité utile pour la formation des salariés les plus éloignés du réflexe formation. « La France compte de nombreux créatifs en ce domaine, contrairement à l'Allemagne, par exemple, davantage habituée aux produits traditionnels réalisés par quelques intervenants de taille, analyse Chantal Barthélémy-Ruiz. Ce foisonnement créatif et pédagogique est une richesse qu'il faudra mieux exploiter à l'avenir. »