Au-delà de la simple transformation de la chaîne de traitement de la paie et des informations relatives à la modification du bulletin de salaire, l'impact à moyen et long termes de l'arrivée de la monnaie unique portera sur l'ensemble des missions de la DRH, depuis le recrutement jusqu'à la gestion de carrière, traduisant l'inévitable "européanisation" de la fonction. « La monnaie unique va introduire plus de transparence dans les politiques de rémunération des entreprises, ce qui va obliger ces dernières à mettre en oeuvre des politiques RH plus pointues », prévient Raymond Hara, conseiller stratégique des RH de la SNCF.

L'euro offrira une information plus riche aux salariés, qui pourront comparer leurs salaires avec ceux de leurs homologues étrangers. Cette transparence nouvelle va contraindre chaque entreprise à soigner sa politique RH, notamment au niveau du recrutement et de la gestion de la mobilité. A l'embauche, les chargés de recrutement devront prendre en compte les différentiels de salaires entre les pays.

Les DRH devront aussi mener d'actives politiques de fidélisation et cultiver l'aspect international des carrières. Cela les obligera également à mieux prendre en compte les différences locales en matière de pratiques RH.

Cette ouverture à l'international va rendre la tâche un peu plus compliquée pour les DRH, dont le souci d'équité interne est mis à mal par l'inflation des salaires en raison de la pénurie de main-d'oeuvre.

En contrepartie, l'euro devrait leur permettre de gagner du temps en s'appuyant sur des outils de pilotage qui n'auront plus besoin de convertir les données monétaires dans les calculs de consolidation nécessaires à l'édification des tableaux de bord RH.