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La représentativité des syndicats dans le collimateur des politiques

SANS | publié le : 19.03.2002 |

Presque unanimement, les candidats sont partisans d'une réforme du système de représentativité des syndicats, même s'ils préfèrent aborder la question par le biais des accords majoritaires.

La présomption irréfragable de représentativité (un accord signé par un syndicat minoritaire mais représentatif de droit engage l'ensemble des salariés) semble avoir vécu, dans l'esprit des candidats. Lionel Jospin, dans Le Temps de répondre, se déclare d'accord avec le principe de l'accord majoritaire selon lequel un accord n'est valable que s'il est signé par des syndicats majoritaires. Noël Mamère et Robert Hue sont sur la même ligne. Jacques Chirac ne s'est pas exprimé clairement à ce sujet dans son discours du 27 février. Mais le RPR s'est prononcé pour le principe majoritaire, comme François Bayrou. En revanche, la notion de "paix sociale" que le RPR et François Bayrou souhaiteraient voir introduite dans les accords, est absente des propositions de la gauche. Déjà appliquée dans certains pays d'Europe, celle-ci impose un délai de plusieurs années (deux à cinq ans) après la conclusion d'un accord collectif, pendant lequel les signataires renoncent à la grève sur les conclusions de l'accord.

Aucun des deux "favoris" n'a pris clairement position sur une réforme du mode d'élection aux élections professionnelles. Dans l'état actuel des choses, seuls les syndicats représentatifs peuvent se présenter au premier tour. Il faut chercher du côté des outsiders pour trouver des réponses claires. Noël Mamère, Robert Hue, Alain Bayrou, comme Jean-Marie Le Pen, quoique pour des raisons opposées, sont favorables à des élections libres dès le premier tour. Si pour les deux premiers, cette réforme se fait au nom de la promotion de la démocratie sociale, pour le leader du FN, il s'agit surtout de lutter contre le "monopole" exercé par les centrales syndicales nationales, qualifié d'« escroquerie à l'égard du monde du travail ».

Cette réforme du système de représentativité devra cependant faire face à l'opposition de la CGC, de la CFTC et de FO. Les petites centrales craignent de se retrouver marginalisées au détriment de la CFDT et de la CGT qui, elles, ont tout à gagner dans le principe de l'accord majoritaire.