Six mois après la mise en place du Pap (Plan d'action personnalisé), instauré par la nouvelle convention d'assurance chômage, l'ANPE dresse un bilan positif : il a bénéficié à 2,3 millions de personnes et, selon un sondage réalisé par l'agence, 75 % des intéressés auraient cons- taté une amélioration de leur prise en charge. Les prestations proposées - évaluation professionnelle, bilan de compétences, ateliers - ont augmenté de 27 % au cours du deuxième semestre 2001, tandis que les formations (plus courtes et plus orientées vers les besoins de l'entreprise) ont crû de 26 %. Le nombre de réfractaires est à "peine décelable", selon l'ANPE.

Le Pap, ouvert à tous les chômeurs, a également profité aux plus précaires : plus de 350 000 demandeurs d'emploi de longue durée et 190 000 bénéficiaires du RMI en ont bénéficié au second semestre 2001, soit « le même nombre de bénéficiaires que pour toute l'année 2000 ».

L'ANPE se targue ainsi d'avoir contribué à la baisse de 9 % du chômage de longue durée et de16 % pour celui de très longue durée. Il faut dire que les moyens ont été renforcés. Pour financer la mise en oeuvre du Pap, l'agence a vu son budget global progresser de 20 % en 2001 et a recruté 4 300 personnes dans le même temps. Pour Michel Bernard, directeur général de l'ANPE, « ce premier bilan est encourageant. La baisse actuelle du rythme de croissance économique aurait dû naturellement conduire à une baisse du taux de sortie des demandeurs d'emploi. Or, on assiste aujourd'hui à un maintien de ce taux à 75 %. C'est bien la preuve que le Pap donne de bons résultats ».

Avec 3,1 millions d'offres d'emploi collectées en 2001 et "une situation de l'emploi contrastée", l'ANPE a tenu ses objectifs. Ces offres ont été collectées, pour la plupart, dans les entreprises de moins de dix salariés, pourvoyeuses classiques de petites annonces. Celles issues des grandes entreprises ont progressé de 5,6 % sous l'effet, notamment, de conventions passées avec l'ANPE.

Pour lutter contre les difficultés de recrutement, les agences ont développé une démarche "marketing" afin de mieux identifier les attentes des entreprises, d'élaborer et de réaliser des plans d'action adaptés. De nouveaux modes de recrutement d'opérateurs, fondés non plus sur les diplômes et l'expérience, mais sur le repérage des habiletés, évaluées à partir d'exercices pratiques qui reproduisent tout ou partie de la réalité du poste de travail, ont également été utilisés. Une méthode déjà testée avec succès chez Toyota ou encore DaimlerChrysler (voir p.17), par exemple.