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DEMANDEZ LE PROGRAMME SOCIAL

SANS | publié le : 19.03.2002 |

Le social ne semble plus être le terrain d'affrontement privilégié des candidats comme il a pu l'être lors des élections précédentes. Si la nécessité de réformes fait consensus, le clivage gauche/droite demeure sur les méthodes.

Les élections se suivent et ne se ressemblent pas. Les 35 heures, les emplois jeunes ou les autres grands thèmes différenciateurs de la droite et de la gauche n'ont pas trouvé leur pareil cette année pour diviser les candidats. Personne, à part quelques trublions, ne se risque à avancer l'idée d'une abrogation de la loi très populaire de Martine Aubry. Le renforcement de la "démocratie sociale" est également une préoccupation partagée par tous. Il n'est pas un candidat qui ne fasse voeu de consultation des partenaires sociaux, donnant parfois une impression de défausse lorsqu'il s'agit de sujets délicats comme l'assouplissement des 35 heures.

La modification du système de représentativité des syndicats fait aussi l'unanimité. Ce thème, quasi absent des dernières élections, remporte aujourd'hui tous les suffrages. Comme la formation tout au long de la vie, que l'on retrouve aussi bien chez Lionel Jospin que chez Jacques Chirac. De même, l'époque n'est plus à la création d'emplois liés à l'Etat, sauf chez les défenseurs du service public, Jean-Pierre Chevènement et Robert Hue en tête. Mais plutôt à la baisse du coût du travail, sauf au PC.

Une orthodoxie sociale qui semble avoir gommé les lignes de fracture qui existaient entre la droite et la gauche aux élections précédentes. Il faut aller dans le détail pour les retrouver. La position ni gauche-ni droite d'un Jean-Pierre Chevènement s'en trouve renforcée.

Inscrit ou non dans la loi

L'alternative en matière sociale porte dès lors sur le fait d'inscrire ou non les prérogatives des partenaires sociaux et du législateur dans la loi. Ou encore sur la participation des salariés aux conseils d'administration des entreprises. Le débat actuel sur les 35 heures se focalise sur leur généralisation (PS, PC) ou leur assouplissement (RPR, UDF, Chevènement).

Baisse des cotisations sociales

En matière d'emploi, l'horizon est celui d'une baisse des cotisations sociales patronales mais la différence se fait sur la compensation ou non de cette baisse par une taxation du capital. En revanche, le relèvement des minima sociaux reste presque exclusivement de gauche (voir encadré ci-contre).

Enfin, concernant les retraites, la question n'est plus de savoir s'il faut introduire la capitalisation (le PC y est cependant opposé) mais dans quelle proportion et sous quelle forme.

L'essentiel

1 Les programmes sociaux des candidats ont de nombreux points de convergence.

2 Un quasi-consensus existe sur les trois thèmes majeurs : le renforcement de la démocratie sociale, la baisse du coût du travail et l'introduction de la capitalisation dans les retraites. Les voix divergentes sont marginales.

3 Sur ces trois thèmes, il faut rechercher les différences entre les candidats dans le détail des propositions : quel statut pour la négo- ciation collective ? Taxation ou non du capital pour compenser les baisses de charges sociales ? Quelle part pour la capitalisation dans les retraites et sous quelle forme ?

La hausse des minima : une mesure qui ne fait pas l'unanimité

Mesure de gauche par excellence, le relèvement des salaires minimaux, moteur de la relance par la demande, émane presque exclusivement des candidats de ce bord. Exception, François Bayrou, qui souhaite porter le Smic à 1 000 euros net en deux ans par abaissement des charges sociales.

Jean-Pierre Chevènement propose une augmentation du Smic de 25 % sur les cinq prochaines années. Elle serait gagée sur un transfert des charges sociales des salaires sur une base plus large.

Noël Mamère préconise un relèvement des minima sociaux et leur alignement à hauteur de 80 % du Smic, la création d'un minimum salarial à temps partiel (80 % du Smic) ; le Smic serait revalorisé de 5 %.

Robert Hue préconise, lui, une augmentation immédiate du Smic de 300 euros, une première étape pour un Smic brut à 1 372 euros.

Lionel Jospin ne s'est pas encore exprimé à ce sujet, mais le PS estime qu'il est « nécessaire d'assurer une progression de la masse salariale réelle » mais qu'il est « simultanément nécessaire d'éviter toute dérive inflationniste, qui se traduirait par une perte de compétitivité et donc d'emplois ». Ce qui, en orthodoxie budgétaire, exclut des hausses massives de salaires.