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Les seniors, mal-aimés de l'entreprise

SANS | publié le : 12.03.2002 |

Selon les résultats d'une enquête publiée par MCC Mobilités, les seniors demeurent les grands oubliés des politiques RH des entreprises françaises.

Valoriser l'expérience professionnelle : le mot d'ordre lancé par la Commission européenne, à Stockholm, en mars 2001, afin de maintenir en activité les travailleurs âgés de 55 à 64 ans, peine à trouver un écho favorable en France.

Réticences

Selon un sondage réalisé par le cabinet MCC Mobilités, l'association Quincapital et la DDTEFP 92, le 6 mars, auprès d'une quarantaine d'entreprises des Hauts-de-Seine, les réticences subsistent encore et toujours dans les directions des ressources humaines ; 54 % des personnes interrogées considèrent que l'expérience nuit à l'évolution de la technologie et 65 % estiment qu'elle est un obstacle face aux mutations des métiers. D'une manière générale, 35 % pensent que l'expérience est un frein à l'innovation.

L'expérience est peu valorisée

« C'est un ensemble de stéréotypes qui conduisent à une dépréciation de la main-d'oeuvre âgée, indique Anne-Marie Guillemard, professeur à la faculté des sciences sociales de Paris V, à la lecture de cette enquête. En France, on s'intéresse beaucoup au potentiel mais on valorise peu l'expérience. D'autres pays, comme le Japon, privilégient la transmission de savoir-faire mais les expériences lancées en France, comme le tutorat ou les préretraites progressives, n'ont pas donné les résultats escomptés. Des pans entiers de métiers pourraient ainsi disparaître. »

Des freins, effectivement, confirmés par les statistiques européennes. En France, le taux d'emploi des 55-64 ans est de 29,3 % contre 64,3 % en Suède, par exemple, la moyenne européenne se situant autour de 37,5 %.

Des statistiques européennes

Pour inverser la tendance, le cabinet MCC Mobilités s'est d'ailleurs associé à d'autres partenaires étrangers (finlandais, irlandais) et nationaux (Agefos-PME, IUP Ville et Santé, Cnasea...) pour participer au programme Vectorat, dans le cadre du projet européen Equal, contre les discriminations et les inégalités.

Doté d'un budget de 320 millions d'euros pour la France, ce programme vise à casser les pratiques de départs précoces et à maintenir les plus de 50 ans dans l'emploi. Une révolution culturelle déjà amorcée en Finlande.