E. P. : Nous sommes face à une génération qui est assez confiante mais lucide. Il n'est plus question d'utopie. Les étudiants d'aujourd'hui ont intégré la réalité du monde du travail à travers leurs stages, l'expérience de leurs parents ou encore l'actualité.
Ils ne souhaitent plus le révolutionner mais le faire évoluer.
E. P. : Ils n'accordent d'attention qu'aux entreprises citoyennes, vertueuses et humanistes. Mais plus qu'un discours ou des valeurs, ils sont attentifs à leur attitude au quotidien. De belles paroles ne suffisent pas. Les entreprises, pour obtenir leur confiance, devront fournir des preuves concrètes de leur engagement dans le socialement responsable. Bref, il y a une certaine retenue par rapport à un éventuel employeur.
Par ailleurs, les étudiants ont conscience de leur potentialité. Ils vont rechercher une entreprise qui va valoriser ce capital compétences. Autrement dit, ils fonctionnent comme des actionnaires : d'accord pour donner de sa personne, mais avec un retour sur investissement. Cela passe par une politique d'évolution et d'acquisition des savoirs visant à augmenter le professionnalisme.
E. P. : Ils sont dans une relation d'adulte. Ils conviennent que le travail implique des choix et probablement des sacrifices, en particulier en début de carrière. Mais cette notion est évolutive dans le temps. Les étudiants s'attendent à pouvoir rééquilibrer
leur vie au fur et à mesure de leur évolution professionnelle. Une entreprise intéressante est donc celle qui fera preuve de flexibilité face à leur projet de vie. Elle devra leur donner du temps lorsqu'ils le réclameront.