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L'artisanat tarnais fait aussi bien que les grandes ent reprises

SANS | publié le : 12.03.2002 |

Grâce à la création d'une commission paritaire départementale, les entreprises artisanales du Tarn sont aujourd'hui en mesure de proposer à leurs salariés des avantages comparables à ceux des grandes structures. Une réussite largement saluée, qui devrait essaimer.

En avance sur la signature de l'accord national entre l'Union professionnelle artisanale (UPA) et les cinq centrales syndicales, les partenaires sociaux de l'artisanat tarnais ont entrepris, dès 1999, de faire progresser le dialogue social. « Nous avons signé avec les syndicats un premier accord local simple sur les 35 heures, qui a concerné environ 3 000 salariés. Il s'agissait de donner la possibilité aux entreprises, qui n'étaient pas couvertes par un accord de branche, de bénéficier néanmoins des allégements prévus par les lois Aubry 1 et 2. Les syndicats ont tenu à ce que cet accord soit signé dans le cadre de la création d'une commission paritaire artisanale départementale, pour pouvoir poursuivre les négociations et élargir le champ des avancées sociales. De- puis, nous avons conclu d'autres accords », explique Francis Rabary, secrétaire général administratif de l'UPA du Tarn, dont le tissu est majoritairement composé de structures de 5 à 10 salariés.

Chèques-vacances

En 2000, la commission, qui se réunit tous les deux mois, a ainsi approuvé les chèques- vacances, en optant pour une application offrant trois ventilations possibles de prise en charge par l'entreprise (40 %, 50 % et 60 %). Plus tard, les partenaires ont obtenu le consensus sur une couverture prévoyance sociale complémentaire, assortie d'une prise en charge minimale de 50 % par l'employeur.

En s'inspirant du modèle de Vivendi, qui a fait don d'ordinateurs à tous les salariés qui en avaient fait la demande, moyennant une exonération de cotisations sociales, la commission a également proposé un avantage similaire. Elle vient enfin d'obtenir le bénéfice des chèques-restaurant.

« Ces avancées servent aussi à pallier la pénurie de main-d'oeuvre et à lutter contre le turn-over. Nous ne parviendrons à fidéliser le personnel et à attirer les jeunes vers nos métiers que si nous avons, nous aussi, quelque chose à offrir. Et il est vrai que ces avantages ne font pas partie de la culture traditionnelle des petites entreprises », précise le porte-parole de l'UPA. Actuellement, les représentants du patronat et du salariat planchent sur l'épargne salariale et sur un assouplissement de l'utilisation des heures supplémentaires. Un rapport a été émis auprès de l'Urssaf. « Nous nous orientons vers une solution type "38 heu- res", autorisée pendant six mois mais sous certaines conditions : période de pénurie, efforts de sécurité et salaire légal. »

Accidents du travail

Les partenaires sociaux étudient également avec la Cram la possibilité de mettre en place un système d'appui auprès des entreprises les plus exposées pour prévenir les accidents du travail. « Je sais d'ores et déjà que toutes les idées émergentes n'obtiendront pas le consensus. Mais l'essentiel est que les uns et les autres s'expriment. C'est un travail de longue haleine mais déterminant pour l'avenir de notre profession », conclut Francis Rabary. Les membres de la commission paritaire sont ainsi largement sollicités par d'autres unions départementales artisanales, no- tamment dans le Morbihan et outre-mer, mais aussi par des écoles ou des organisateurs de forums emploi, pour témoigner de leur expérience.

REPERES

6700 entreprises, soit une densité de 195 entreprises artisanales pour 10 000 habitants, contre 143 au niveau national.

13 000 emplois, principalement dans les secteurs de l'alimentaire, du bâtiment et des services.