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L'accès à l'entreprise reste difficile

SANS | publié le : 12.03.2002 |

Le Commissariat général au plan dresse un bilan positif des emplois-jeunes et plus mitigé des contrats emploi-solidarité et emploi consolidé, destinés aux personnes en difficulté. Les passerelles vers l'emploi marchand restent étroites.

Pour ou contre les aides aux emplois du secteur non marchand ? Confrontées dans les années 80 au chômage, les mesures d'aide aux emplois du secteur non marchand, contrats emploi-solidarité (CES), contrats emploi consolidé (CEC) et, plus récemment, emplois-jeunes, ont eu un effet indéniable sur l'insertion d'un public jusqu'ici marginalisé. Mais si leur mérite est réel, quelques effets pervers existent et des évolutions s'imposent. Telles sont les principales conclusions du rapport du Plan, présenté, le 7 mars, par Yves Robineau.

Réussite indéniable

Ce sont tout d'abord les emplois-jeunes qui remportent la palme du succès. Qualifié de "réussite indéniable", le programme lancé par Martine Aubry, à son retour rue de Grenelle, en 1997, a permis « de réaliser en peu de temps ce que les programmes antérieurs » n'avaient pas réussi à faire. Ils ont permis la création nette d'emplois en répondant à une demande sociale réelle. Le programme a été perçu par les jeunes comme une occasion unique de se stabiliser dans un créneau qu'ils avaient choisi et non comme une orientation de carrière "par défaut".

Le satisfecit vaut également pour les usagers qui ont pu tester de nouveaux services à moindre coût... Toutefois, le programme n'est pas épargné par les critiques. Très coûteux, il n'a pas vocation à devenir permanent, estime le Plan. Et le financement initial par l'Etat n'est pas parvenu à trouver un relais assurant le basculement des activités vers le marché, tel que le prévoyait le projet. Les experts préconisent donc un transfert du système de l'Etat vers les collectivités locales amenées à jouer un rôle de plus en plus important dans ce dispositif.

Le bilan des CES et CEC est, en revanche, plus mitigé. Bien que ces dispositifs aient ciblé un « vrai public, un public convaincu que la croissance n'était pas pour lui » et proposent de "vrais emplois", le Plan estime que ces « mesures ont mal répondu à leur fonction principale », à savoir « le sas vers l'emploi ordinaire ». La sortie de ces dispositifs n'est pas toujours bien préparée, l'accès à l'entreprise étant très difficile.

Pour pallier ces défail- lances, le Plan propose de fusionner les deux dispositifs et de les insérer dans les nouvelles procédures du Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) et des actions personnalisées (Pap). L'actuel CES pouvant ainsi constituer un moment de parcours d'insertion dans le cadre du Pap. Une durée de deux à trois ans, avec obligation de réexamen de la situation de l'intéressé en alternance avec d'autres types d'actions, pourrait ainsi être envisagée.