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Interbrew Le brasseur mondial aux marques locales

SANS | publié le : 12.03.2002 |

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Interbrew Le brasseur mondial aux marques locales

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Le brasseur belge Interbrew est une multinationale. Parmi ses 200 marques, la plupart sont réputées sur leur marché (Stella Artois, Leffe, Labatt, Sol...). Ce géant a particulièrement décentralisé son organisation. Notamment les ressources humaines.

The world's local brewer, le brasseur "mondial local". Une déclinaison maltée du fameux slogan think global, act local ? Tel est en tout cas le qualificatif dont se targue le brasseur Interbrew, né en 1987 de la fusion de deux célèbres bières belges : la Stella Artois (brasseries Artois) et la Jupiler (brasserie Piedboeuf). Mais 90 % des ventes sont alimentées par des bières locales. Stratégie inverse de celles de concurrents comme Heineken, qui se concentre sur une marque. Et si les amateurs peuvent tout ignorer de la maison mère Interbrew, beaucoup apprécient ses marques, allant de Hoegaarden en Belgique à Sol au Mexique, en passant par Bass en Grande-Bretagne, Beck's en Allemagne ou Labatt au Canada. Interbrew propose désormais 200 marques, dont 20 belges, produites dans 26 pays.

Des origines d'Interbrew,

demeurent la Stella Artois et 3 000 salariés belges, sur 34 000. « Nous sommes devenus une société mondiale. Mais nous avons toujours nos racines en Belgique », affirme Chris Verougstraete, vice-président exécutif, en charge des ressources humaines. Le siège de Louvain (sud de Bruxelles) n'abrite que 300 à 400 personnes ayant une "responsabilité mondiale". Pour les RH, dix salariés seulement travaillent en Belgique. Les fonctions sont très décentralisées. Interbrew ne compte qu'une cinquantaine d'expatriés, pour des missions ponctuelles. « Nous voulons travailler avec des locaux, qui connaissent le contexte. Et une expatriation coûte cher », explique Chris Verougstraete. Chaque pays possède un DRH. Ils se réunissent deux fois par an et s'échangent leurs informations par intranet tous les mois.

Cette décentralisation nécessite de la souplesse.

Le traditionnel entretien annuel doit ainsi s'adapter aux contextes nationaux. En Corée ou en Chine, par exemple, « on ne donnera jamais de feed-back négatif, mais on fera plutôt des suggestions de développement ». Les relations avec les organisations syndicales sont variables aussi selon les pays. Dans l'usine monténégrine, marquée par un conflit en 2001, « ils se prennent encore pour les révolutionnaires d'Octobre ». Ailleurs, ça se passe mieux. « On a de bons contacts au niveau européen », confirme Aimé van Oost, du syndicat belge FGTB (socialiste), par ailleurs délégué principal au Comité d'entreprise européen (CEE). Mais les syndicats ont du mal à suivre l'expansion du groupe, en l'absence d'une structure mondiale de représentation du personnel. « On connaît mal la situation dans les autres pays », confesse Serge Demeuse, délégué syndical FGTB.

Difficile de chiffrer les embauches,

compte tenu de cette décentralisation, mais Interbrew assure « recruter beaucoup », notamment plus de 100 cadres supérieurs en dix-huit mois. Et depuis 1991, le brasseur a réalisé pas moins d'une trentaine d'acquisitions et partenariats. « Nous cherchons des gens qui en veulent et qui sont prêts à donner beaucoup. Nous aussi sommes prêts à le faire », résume le DRH. Mais il ne veut pas passer pour "trop généreux", après la bonne appréciation portée sur Interbrew par les 300 "top managers" du groupe lors d'une enquête interne.

Les cadres supérieurs bénéficient d'un bonus, calculé sur le résultat d'exploitation. Le salaire de base étant situé dans la moyenne du métier, les rémunérations peuvent atteindre le quart supérieur de celles du marché. Pour les autres salariés, à chaque pays son système d'incitation. En Belgique, les ouvriers ont une prime de productivité. Et en France, Interbrew entend profiter de la récente loi Fabius sur l'épargne salariale.

REPERES

34 000 salariés répartis dans 26 pays.

4,9 milliards d'euros (+ 53 %) de chiffre d'affaires.

200 marques de bières principalement locales.

324,6 millions d'euros (+41 %) de bénéfice net.