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IBM dans la tourmente

SANS | publié le : 12.03.2002 |

Malaise chez IBM France. Les syndicats de l'entreprise informatique dénoncent l'existence d'un système de notation des salariés pouvant conduire à des licenciements pour insuffisance professionnelle.

IBM France est, selon une récente étude consacrée au secteur high-tech, une entreprise où "il fait bon vivre". En apparence. Car, depuis quelques jours, l'inquiétude gagne au sein de la filiale française du géant américain de l'informatique. Dans son édition du 8 mars, Le Monde a mis à jour l'existence d'un système de notation des salariés, assorti de quotas, utilisé par la direction pour licencier des personnels pour insuffisance professionnelle.

En vigueur depuis des décennies, cette évaluation permettrait à l'entreprise d'éviter les procédures de licenciements économiques. D'après la CFDT, de nombreux salariés se seraient retrouvés subitement en début d'année en notation 4, note la plus basse qui peut servir de motif de licenciement pour insuffisance professionnelle. Or, certaines de ces personnes ont, dans la foulée, été licenciées. Simple concours de circonstances ?

"Faibles contributeurs"

Une chose est sûre : en novembre dernier, les managers du groupe ont reçu, lors d'une formation, un document très explicite. Celui-ci répertorie les "signes" et comportements permettant de déceler "les faibles contributeurs" à la bonne marche de la société. Ce recueil aborde également en détail les procédures à respecter en cas de licenciement. Objectif fixé aux managers : prévenir toute complication juridique. En clair, comment gérer un plan de suppressions d'emplois tout en évitant les tribunaux et l'inspection du travail.

Qualifiée d'antichambre du licenciement par les syndicats, la notation 4, qui était auparavant marginale, serait aujourd'hui généralisée, et pourrait concerner environ 400 salariés à la fin de l'année. L'inspection du travail s'interroge, quant à elle, sur le fait que l'état de santé d'un salarié fasse partie des éléments d'évaluation conduisant à la note de 4. Réfutant l'existence de ces quotas, la direction d'IBM France préfère évoquer "des fourchettes de notation".

Techniques rodées

Faut-il s'étonner de ce problème ? Les techniques de notation des salariés sont, en effet, particulièrement rodées dans les grandes entreprises américaines (voir Entreprises & Carrières n° 581). De General Electric à Cisco, en passant par Microsoft ou Ford, chaque société dispose de ses propres outils. Et les salariés les plus mal notés sont toujours les plus fragilisés en période de récession économique.