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En 2000, les salariés sont montés au créneau

SANS | publié le : 12.03.2002 |

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En 2000, les salariés sont montés au créneau

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Salaire et temps de travail, c'est autour de ces deux axes de revendication que les salariés se sont fortement mobilisés en 2000. Bilan d'une année marquée par une recrudescence des conflits sociaux.

L'année 2000 restera comme une anus horibilis sur le terrain des conflits sociaux. Ainsi, tous secteurs confondus, le nombre de journées individuelles non travaillées s'est élevé à 2 460 200, soit une progression de 86 % sur un an, révèle une enquête de la Dares, au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. « En dehors de l'année 1995, il s'agit du plus haut niveau de conflictualité observé depuis 1989 », commente la Dares. Dans le secteur privé, 809 860 journées individuelles non travaillées ont été enregistrées, soit une croissance de 41 % par rapport à 1999. La fonction publique n'a pas été épargnée puisque les conflits y ont plus que doublé, avec 1 650 300 journées de grève en 2000 contre 751 900 un an plus tôt. Selon la Dares, cette forte hausse des conflits a « sans doute été favorisée par la reprise économique et la baisse du chômage ». Autre facteur déterminant : l'activité revendicative a été largement stimulée par les négociations relatives aux 35 heures.

Trois régions fortement touchées

Localisés ou généralisés, les conflits ont été aussi plus longs et plus mobilisateurs qu'en 1999. Les mouvements sociaux ont surtout affecté les entreprises de plus de 500 salariés. « Des organisations syndicales mieux implantées, une phase de négociation collective soutenue, stimulée par les lois Aubry, peuvent expliquer le renforcement des revendications et des mouvements collectifs dans ces entreprises », note l'étude. Trois régions ont été particulièrement touchées par cette recrudescence de conflits : la Champagne-Ardenne, en raison notamment du conflit dans l'entreprise de textile Cellatex ; la Basse-Normandie où les salariés de Moulinex se sont fortement mobilisés ; le Limousin où trois longues grèves se sont déroulées dans une entreprise de fabrication de porcelaine et dans la métallurgie.

A contrario, l'Ile-de-France, où travaillent le quart des salariés, a conservé un taux de conflictualité parmi les plus bas. Côté revendications, les questions liées à l'aménagement et à la réduction du temps de travail ont été à l'origine de 29 % des conflits, contre 25 % en 1999. Mais, c'est une nouvelle fois la question des salaires qui a suscité le plus de conflits, l'enjeu salarial étant à l'origine d'une grève sur trois. Si plus de 30 % des grèves ont résulté d'une initiative pluri-syndicale, la CGT a été, à elle seule, à l'origine de près du tiers des conflits. Enfin, la palme de la conflictualité revient une nouvelle fois au secteur des transports.