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« Bâtir un syndicalisme adapté aux PME »

SANS | publié le : 12.03.2002 |

E & C : Quel est le rôle de la délégation PME de la CFDT ?

J. R. : La délégation PME s'est donné pour objectif l'invention d'un syndicalisme adapté aux salariés de ces entreprises. Elle coordonne un réseau de responsables PME dans les régions et les fédérations et supervise des chantiers expérimentaux, en faveur de nouveaux droits sociaux pour les salariés mais aussi d'une nouvelle structuration syndicale. La délégation existe depuis quinze ans, mais la CFDT travaille sur ce thème depuis vingt ans. C'est en effet avec les lois Auroux, en 1982, que les partenaires sociaux, pour la première fois, ont imaginé que le schéma "traditionnel" de dialogue social n'était pas adapté aux PME et qu'il fallait l'externaliser, grâce aux commissions paritaires lo- cales et aux délégués de site.

E & C : Pourquoi ces deux dispositifs ont-ils finalement eu si peu de succès ?

J. R. : Parallèlement à leur création, les lois Auroux ont suscité des mouvements forts sur le droit d'expression des salariés, l'obligation de négocier et, surtout, la couverture conventionnelle, que nous avons eu à coeur de généraliser. Or, à cette époque, on était loin d'imaginer que l'emploi dans les grandes entreprises allait chuter de plus de 30 %, et que le problème de la désyndicalisation prendrait autant d'ampleur. Si bien que les partenaires sociaux ont un peu laissé de côté ces dispositifs. Puis la RTT a joué comme un révélateur, en renvoyant sur l'entreprise, le local.

E & C : Quel impact a eu la RTT sur votre activité ?

J. R. : La loi Robien, puis les 35 heures ont joué comme un accélérateur de notre démarche : on savait déjà comment on dialoguait dans les PME ou la manière dont les syndicats étaient perçus. Mais les négociations sur la RTT nous ont permis de vérifier en grandeur nature certaines hypothèses et de construire un syndicalisme différent, moins conflictuel, plus "progressif". Elles ont ainsi donné l'occasion aux mili- tants de la CFDT d'entrer en contact avec environ 500 000 salariés et d'en mandater 13 000, ce qui a permis de nouvelles im- plantations syndicales. Pour accompagner ces mandatés, ainsi que leurs patrons, nous avons formé près d'un millier de "conseillers syndicaux". C'est une fonction qui va encore se développer à l'occasion des négociations relatives à la santé au travail, avec la mise en place de "conseillers prévention".