Les temps sont révolus où les directeurs du personnel géraient essentiellement la paie et les absences. Plus les années passent et plus la fonction ressources humaines s'est éloignée de sa dimension technique initiale pour adopter une perspective stratégique. C'est que, révolution des valeurs de consommation et de production aidant, la dimension humaine est de plus en plus importante, à l'extérieur de l'entreprise comme en son sein.

Cependant, si la valeur se vend, à commencer par la "valeur humaine", l'homme n'en cesse pas moins d'être un rouage comptable d'une logique chiffrée qui s'exprime, notamment, en termes de dividendes pour les actionnaires. N'y a-t-il pas quelque chose comme une imposture à solliciter l'humain pour, au final, faire toujours plus de chiffre ?

Cette perplexité, Didier Pitelet l'a connue, lui qui, en tant que DRH d'une multinationale, se vit un jour sommé de supprimer des postes dans une entreprise qui, jusqu'alors, lui était apparue assez conviviale pour qu'il puisse croire en partager les valeurs. Mais les hommes ont leur logique et les choses aussi.

Et c'est précisément sur cette logique des choses que Didier Pitelet nous invite aujourd'hui à réfléchir au fil du récit de son expérience dont le titre n'est pas sans rappeler ce fameux "Au nom de tous les miens" par lequel un homme frappé par le malheur expliquait, au-delà du deuil, la force du désir de vivre. Une tentative originale pour aider les dirigeants à surmonter leurs paradoxes et à gérer au mieux, avec dignité, honneur et respect leur image d'employeur.