Chez France Télécom, un nouveau système de traitement statistique de données relatives à l'administration du personnel fait craindre aux syndicats une remise en cause de la confidentialité des informations nominatives sur les salariés.
Plusieurs syndicats de France Télécom ont demandé à être reçus par la direction à la suite de la mise en place du logiciel @ssist'RH, destiné à recueillir des statistiques sur la gestion du personnel. La CGT fait également circuler une pétition nationale contre cet outil. Les syndicats s'inquiètent d'éventuelles atteintes à la confidentialité des données concernant les salariés.
Ce logiciel est utilisé dans la dizaine de Centres de soutien RH (CSRH), fonctionnant comme des hot lines, qui reçoivent l'ensemble des questions des salariés ayant trait à la gestion de leur dossier administratif : congés, maladie, retraite...
Le logiciel doit permettre d'optimiser le fonctionnement de ces CSRH, par exemple en déterminant les questions les plus souvent posées pour, ensuite, mettre les réponses en ligne. Pour cela, les personnels des CSRH doivent saisir les questions des salariés et les réponses. Mais aussi leur nom et leur identifiant selon les syndicats. « Ces informations nominales sont ensuite analysées par la direction. Nous voulons savoir ce qu'elle en fait », déclare Ghislaine Coinaud, de la fédération PTT de la CGT. Le syndicat remarque que l'outil vient en soutien de la fonction RH et que le premier responsable RH des agents de France Télécom est leur N + 1. « Est-il normal que celui-ci puisse disposer d'informations confidentielles grâce à l'outil @ssist'RH ? » s'interroge-t-il. La CGT-PTT de la Haute-Vienne a envoyé un courrier fin décembre à la Cnil pour lui soumettre ses questions. Elle n'a pas encore reçu de réponse.
La direction précise, de son côté, que la mise à disposition de données individuelles par les CSRH est exclue. Seul le nombre des demandes, les délais de traitement, la nature et le volume des questions par profil de demandeur (salariés, managers, filière RH) pourront être fournis. Elle explique, en outre, que l'analyse de ces données pourra déboucher sur des actions d'information ou de sensibilisation. Une note a, par ailleurs, été envoyée aux directeurs des CSRH pour leur rappeler les règles déontologiques du service.
Au-delà, les syndicats sont inquiets de la surcharge de travail que demande @ssist'RH. La réduction programmée des effectifs des ressources humaines dans le cadre du projet "RH demain", la fin de la gestion administrative du personnel de proximité pour une gestion à distance attisent également les craintes sur le devenir de la filière RH et sur une éventuelle externalisation.
