logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Mesdemoiselles, visez les carrières "atypiques" !

SANS | publié le : 05.03.2002 |

Selon le Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Cereq), à formation égale, les filles continuent de rencontrer plus de difficultés à s'insérer professionnellement que les garçons.

Quel que soit le niveau d'études et à formation équivalente, les garçons parviennent plus facilement à s'insérer dans la vie active que les filles, témoigne une étude du Cereq (1).

Les difficultés d'insertion des filles sont traditionnellement mises sur le compte de leur "mauvaise" orientation scolaire : elles constituent les trois quarts des sortants des filières tertiaires entre le niveau CAP-BEP (niveau V) et le BTS-DUT (niveau III), alors que ce secteur est caractérisé par une plus grande précarité et le recours à la "surqualification à l'embauche". A l'inverse, elles ne représentent plus qu'un jeune sur six dans les filières industrielles de même niveau, alors que celles-ci prennent mieux en compte le diplôme et les spécialités de formation.

Filières "masculines"

Selon le Cereq, choisir une spécialité "atypique", c'est-à-dire privilégiée par l'autre sexe, peut être une stratégie payante pour les filles. Celles qui sont issues des filières traditionnellement "masculines" comme le bâtiment, l'informatique ou la mécanique, qui comptent moins d'un tiers de filles, s'insèrent professionnellement mieux que leurs consoeurs, mais toujours moins bien que les garçons de ces mêmes filières. De plus, pour tirer un bénéfice de leur orientation atypique, les filles ont intérêt à chercher un emploi classique correspondant à la formation qu'elles ont suivie, plutôt que d'entrer dans un domaine professionnel plus rarement choisi au sortir de la formation initiale. Si elles font ce deuxième choix, elles s'exposent plus souvent à un temps partiel contraint, par exemple.

A l'inverse, les garçons qui font le choix d'une filière "féminine", c'est-à-dire composée de filles pour plus des deux tiers, comme la psychologie, le secrétariat et les langues, s'insèrent mieux que les jeunes filles de ces mêmes filières. Cet avantage, visible à la fois dans le taux de chômage, le temps de travail, la position professionnelle et le salaire, n'est pas immédiat mais devient très net après les cinq premières années de vie active. Toutefois, ces garçons s'insèrent moins bien que ceux issus des spécialités "masculines ou mixtes". Par rapport à ces derniers, ils ont moins souvent accès aux professions intermédiaires ou aux emplois de cadre, et leur salaire est moins élevé.

Inégalités tranchées

Les inégalités entre les sexes sont encore plus tranchées dans les filières "mixtes", comme le droit ou la biologie. Quel que soit le niveau d'études, les garçons s'insèrent mieux. Même après un deuxième ou un troisième cycle universitaire, leurs salaires sont supérieurs de plus de 20 % à ceux des femmes.

Pour le Cereq, « la mixité généralisée des formations ne semble pas être une condition suffisante pour atteindre l'égalité professionnelle » entre hommes et femmes. L'étude souligne pourtant des « tendances encourageantes », dues notamment à l'élévation du niveau scolaire et aux évolutions du marché de l'emploi (tertiarisation de l'activité économique, 35 heures) et des mentalités. Ce qui fait espérer au Cereq « à probablement long terme, un dépérissement progressif de la domination masculine », au moins dans la sphère professionnelle.

(1) Enquête Génération 92 : Que sont les filles et les garçons devenus ? Orientation scolaire atypique et entrée dans la vie active, parue dans la revue Bref n° 178 de septembre 2001.

Cereq : 04 91 13 28 28. (http://www.cereq.fr).

Articles les plus lus