Au siège de LG, à l'intérieur des Twin Towers, sur l'île de Yoidio, l'un des plus prestigieux quartiers d'affaires de Séoul, l'année 2002 s'annonce bien. Le fleuron du groupe, LG Electronics (ex- Goldstar Electronics), a enfin obtenu la licence de téléphonie mobile de troisième génération (avec plusieurs sociétés dont Hyundai Motor, Korea Electric Power Corporation, Hanaro...) et démarre, en Chine, une usine pouvant produire 100 000 portables par mois.

Spécialisé dans l'électroménager et l'informatique, LG Electronics couvre toute la gamme de la high-tech réservée à la maison, du lecteur DVD aux lecteurs de disques optiques en passant par les écrans plats, la télé numérique ou les modems. Et c'est avec ces produits que LG fait, depuis plusieurs années, une entrée en force sur les linéaires français des grands distributeurs spécialisés. Ses usines sont aussi parmi les plus modernes du monde. Le groupe concocte déjà, dans ses labos du futur, les produits du e-home, frigos et micro-ondes intelligents, reliés à l'Internet pour gérer ses courses à distance ou programmer la cuisson. Certes, la crise financière de 1997 a laissé quelques séquelles : le groupe, troisième chaebol du pays, à l'origine du "miracle coréen", a dû revoir sa stratégie et tranché dans le vif. Il est passé de 49 à 40 filiales et a dû vendre son unité de semi-conducteurs à Hyundai Electronics (Hynix aujourd'hui). Dans un même temps, il a développé des partenariats stratégiques pour multiplier ses parts de marché à l'international.

Sur le plan des ressources humaines, le groupe, qui connaît des pesanteurs propres au management traditionnel coréen et aux structures géantes, s'attelle à donner plus de souplesse à l'organisation. L'entreprise a introduit, l'an passé, une nouvelle politique RH, en coordination avec le cabinet Accenture. Une vraie révolution.

L'accent est mis sur la rémunération variable calculée en fonction d'objectifs qualitatifs et quantitatifs dressés individuellement chaque année. Cette part variable peut représenter jusqu'à 100 % du salaire annuel, c'est-à-dire qu'un salarié (cadre uniquement) peut espérer doubler son salaire par rapport à son collègue. L'initiative peut paraître anecdotique vue d'Europe, elle est révélatrice des changements qui s'opère en Corée du Sud. Comme LG Electronics, Samsung Electronics, Kolon Information and Communication mettent en place des systèmes d'incentive reposant sur les performances des salariés. Dans un même temps, LG a réduit ses niveaux hiérarchiques de cinq à quatre échelons et raccourci le temps pour accéder de la base (employé) au top niveau (leader) de dix-huit à quatorze ans.

Pour recruter, le groupe participe à de multiples forums-écoles en vue de dénicher les perles rares, non seulement dans les meilleures universités du pays mais aussi aux Etats-Unis, en Russie, au Japon et en Chine. LG Electronics reste une référence sur le marché du travail. Les salaires sont élevés. La formation continue est importante et l'entreprise offre de multiples avantages à ses salariés : réduction sur tous les produits de la marque, subvention pour l'éducation des enfants du personnel, primes lors des événements familiaux ou encore centre de vacances au coeur du Pacifique... La taille a aussi ses atouts.

27 300 salariés (130 000 pour le groupe LG).

14,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2001.