logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

L'espagnol Endesa signe pour un dialogue mondial avec les syndicats

SANS | publié le : 05.03.2002 |

La multinationale espagnole de l'électricité Endesa s'est engagée à rencontrer régulièrement les syndicats de toutes ses filiales, réunis dans un conseil mondial. Cet accord a été signé avec les syndicats espagnols, mais aussi avec l'Icem, puissante fédération mondiale du secteur.

Comment contrôler le respect du droit du travail lorsque la globalisation devient une réalité palpable au sein d'une entreprise ? Les deux principaux syndicats espagnols, Commissions ouvrières (CC.OO) et l'Union générale des travailleurs (UGT), ainsi que la Fédération internationale des salariés de la chimie, de l'énergie et des mines (Icem) ont créé pour cela, avec Endesa, géant espagnol de l'énergie, un conseil mondial qui rassemble les représentants de tous les syndicats de l'entreprise dans le monde. L'accord, signé le 25 janvier dernier, institue aussi les conditions d'un dialogue régulier entre la direction de ce groupe de 28 000 personnes, présent surtout en Amérique latine, et ses partenaires sociaux. Il est valable jusqu'au 31 décembre 2003. « L'initiative est partie des syndicats, l'idée étant d'institutionnaliser le dialogue entre la direction d'Endesa et les représentants syndicaux au niveau international », résume Ramón Górriz, responsable des dossiers de politique industrielle au sein de la Fédération des mines et de la métallurgie de Commissions ouvrières.

Respecter les règles

Endesa s'engage à respecter les règles internationales du travail de l'Organisation internationale du travail, en particulier celles concernant la liberté et les droits syndicaux, ainsi que les normes internationales sur les droits de l'homme, sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. La formation professionnelle des salariés ainsi que les stratégies visant à favoriser les créations d'emplois ne sont pas non plus oubliées dans l'accord. Une réunion est obligatoire au moins une fois par an entre la direction d'Endesa, les syndicats et un représentant de la Fédération internationale des salariés de la chimie, de l'énergie et des mines (Icem), pour faciliter l'information et le dialogue au niveau international. De plus, au moins une fois par semestre, si les sujets à traiter le justifient, un représentant de l'Icem pour chaque pays étranger où Endesa est implanté pourra participer à un second type de réunion entre la direction des ressources humaines et les syndicats espagnols. « Ce protocole est très positif et il est d'autant plus nécessaire pour les entreprises présentes à l'étranger, l'important étant de ne pas créer des travailleurs de seconde zone », explique Ramón Górriz. Les syndicats espagnols, forts d'un premier succès, tentent d'ailleurs actuellement de renouveler ce type d'accord avec d'autres entreprises du pays. Il devrait aussi servir de ligne conductrice à l'Icem, qui demande aux multinationales de l'énergie d'imiter Endesa.

La CFDT veut un accord chez EDF

La CFDT demande à la direction d'EDF-GDF un accord similaire à celui d'Endesa. La fédération de l'énergie avait d'ailleurs eu des contacts avec les syndicats espagnols, à qui ils avaient soumis une idée très proche de celle qui a finalement donné lieu à accord. « Pour l'instant, la direction d'EDF, qui prépare une charte sociale, nous répond que l'éthique est du ressort du management, et refuse un accord de suivi par les syndicats », explique Patrick Pierron, secrétaire national de la CFDT Energie.