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« La coopérative, une réponse à l'évolution du travail »

SANS | publié le : 05.03.2002 |

E & C : La confédération générale des Scop (Société coopérative de production) vient de publier son bilan 2001. Quels en sont les principaux résultats ?

J. G. : Les Scop progressent en nombre, en effectif et en chiffre d'affaires. La France compte, désormais, 1 514 Scop (contre 1 434 en 1996, Ndrl), 31 212 salariés et un chiffre d'affaires total de 2,5 milliards d'euros. Ce sont principalement des PME, voire des TPE. En effet, plus de 50 % ont moins de 10 salariés. Ce qui s'explique par la nature même du financement des coopératives, fondé sur l'épargne des salariés. Autre point : la part grandissante des salariés propriétaires sur l'ensemble des effectifs. Ils sont, aujourd'hui, 2 sur 3 à être associés au capital. Il y a vingt ans, ils n'étaient qu'un sur deux. Enfin, notons l'évolution des Scop dans le secteur tertiaire. Elles sont un peu plus d'un tiers à proposer une activité de services contre moins de 15 % il y a vingt ans.

>E & C : Comment expliquez-vous cette progression constante ?

J. G. : La forme coopérative répond à la nature même du travail et du salariat d'aujourd'hui. Avant, le salariat protégeait les travailleurs. Ce n'est plus le cas. La cassure entre travail et société est consommée. Les Scop plaident, à la fois, pour la responsabilité entrepreneuriale des salariés et la valorisation du travail par l'intelligence et non plus par le capital. La coopérative, par son fondement et sa forme juridique, va dans le sens d'une réconciliation entre le travail et son environnement.

E & C : Quels sont les freins à un plus grand développement des Scop ?

J. G. : Le principal est la capacité à mobiliser du capital financier. Il y a peu de chances, en effet, de voir de grands groupes se convertir à la coopérative. Pour autant, nous sommes pour une économie plurielle avec des représentants d'une économie capitaliste et d'autres axés sur le développement local, en réponse à la mondialisation. L'autre frein est psychologique. La coopérative n'est pas un concept très "tendance". Les idéologies passées, à savoir, le libéralisme et le collectivisme, se sont, par ailleurs, chargées de le dévaloriser.