Pour contourner la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, Baccarat Précision, PME familiale implantée à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), a choisi d'accroître les compétences de ses 48 salariés grâce à un plan de formation sur trois ans d'un budget de 420 000 euros. « Au début des années 1990, l'entreprise avait perdu 50 % de son chiffre d'affaires avec la restriction des budgets de l'armée. Ce plan de formation nous a permis de devenir la première PME de notre taille à être agréée comme fournisseur de roues d'avions et d'hélicoptères par Dassault-Aviation et Messier-Bugatti », raconte Gian Franco Zanfonato, directeur du développement et responsable des relations humaines.

Dans la perspective d'un investissement de 1,8 million d'euros, destiné à décrocher des marchés de pièces vitales pour Messier-Bugatti, l'entreprise s'est livrée à un audit interne qui a révélé un vieillisement de la pyramide des âges et un déficit de compétences par rapport aux nouvelles tâches. L'Association de formation professionnelle de l'industrie (Afpi 54-88), spécialisée dans la métallurgie, a assuré 90 % des 8 761 heures de formation prises sur les heures de travail et a accompagné la formation des formateurs internes. Pour concevoir des outils pédagogiques, des procédures d'évaluation des compétences et de vérification de la qualité adaptés aux spécificités de l'aviation, l'armée a même dépêché deux ingénieurs. « Ces procédures nous sont et nous seront une aide précieuse dans la gestion du personnel », précise Gian Franco Zanfonato. « J'ai rarement rencontré une telle dynamique dans une PME, se souvient Philippe Arnould, de l'Afpi. Du PDG, Sylvio Zanfonato, qui a suivi des stages de certification qualité, aux ouvriers non qualifiés, qui ont évolué vers des compétences de niveaux 3 et 4, tout le personnel a participé à l'opération. »

Débuté en 1999, ce plan de formation a pris fin le 31 décembre dernier. Il a mobilisé, en 2000, l'équivalent de 28,5 % de la masse salariale. Mais cet effort n'a été financé par l'entreprise qu'à hauteur de 20 %, et subventionné pour 80 % par la préfecture de région (200 000 euros), le Fonds social européen (140 000 euros), et le Fonds régional d'intervention de la formation (FRIF/région Lorraine, 100 000 euros).