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« A la différence des hommes, les femmes doivent prouver leur compétence »

SANS | publié le : 05.03.2002 |

E &C : En tant que femme salariée dans diverses entreprises, puis créatrice de votre propre activité, avez-vous eu le sentiment de devoir vous battre contre certaines inégalités ?

C. B. : J'ai le sentiment qu'il a fallu systématiquement donner des preuves de mes compétences avant d'évoluer. A la différence des hommes, les femmes n'a- vancent pas par copinage, mais par la preuve de leur professionnalisme.

>E &C : Que pensez-vous des lois qui obligent les entreprises à considérer les femmes différemment pour lutter contre les inégalités dont elles sont victimes ?

C. B. : C'est dommage d'en arriver là. Je n'aime pas beaucoup le principe. Il ne faut pas que les femmes soient considérées com- me des handicapées. Au mieux, c'est une première étape. L'amélioration de leurs conditions de travail et leur promotion sociale passeront par leur engagement, et, par conséquent, par leur "désengagement" vis-à-vis d'autres tâches, c'est-à-dire les tâches privées. Si on veut vraiment faciliter l'épanouissement professionnel des femmes, il faut mettre en place des structures ad hoc : crèche, garde d'enfants à domicile... afin de les déculpabiliser. Les choses ne changeront pas tant par la loi que par la motivation des femmes.

>E &C : La création d'entreprise par les femmes peut-elle être une voie privilégiée de leur épanouissement et de l'égalité hommes/ femmes ?

C. B. : Créer, c'est facile. Tenir, c'est plus dur. Beaucoup de candidates à la création n'ont pas les pieds sur terre et appréhendent mal les difficultés à surmonter. Le monde économique est encore très masculin, il fait encore d'abord confiance aux créateurs. Cela dit, ce n'est pas une illusion que de penser que la création d'entreprise et d'activité par les femmes peut jouer un grand rôle dans l'amélioration de leur situation économique et sociale, car une fois qu'elles sont lancées, elles sont plus tenaces que les hommes. L'important, c'est d'être bien entourée, bien « marrainée » par d'autres fem- mes créatrices d'entreprise, qui sont passées par les mêmes difficultés, et qui savent les aider en avançant des arguments économiques solides, avec un langage de femme.

(1) ( actionelles.fr ).

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