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Skieur en hiver, menuisier en été

SANS | publié le : 19.02.2002 |

L'Agefos PME de Savoie et le centre de formation Cesni développent un double contrat de qualification. L'objectif est de fixer les professionnels du ski sur le territoire.

Cet hiver, en Savoie, 38 futurs moniteurs de ski ont débuté ou poursuivent un contrat "biqualifiant" sur deux ans. Cette formule, initiée en 1999 par l'Agefos-PME de Savoie et le centre de formation et de reconversion pour sportifs de haut niveau, Cesni (une émanation de la CCI de Savoie et du groupe ESC Chambéry), enregistre aujourd'hui un taux de réussite en insertion de 85 %, contre 70 % il y a trois ans, alors que l'effectif était de 14 jeunes. Cependant, cette initiative ne représente encore qu'une goutte d'eau au regard des besoins insatisfaits chaque année dans l'Arc alpin, estimés à 450 moniteurs par la DRTEFP.

Enseigner deux métiers différents

Le projet consiste à enseigner deux métiers à de jeunes skieurs doués, que le territoire a besoin de fidéliser. Dans un département où l'activité économique est à 40 % saisonnière, les stations de ski peinent à s'attacher les services de ces professionnels au statut d'indépendant. Cette préoccupation rejoint celle d'autres professions, dans les secteurs des loisirs ou du bâtiment, qui manquent de main-d'oeuvre disponible.

L'idée était donc de décliner, sur vingt-quatre mois, un double programme de qualification, avec deux saisons hivernales en station et en écoles de ski alternées, l'été, avec un parcours dans une activité choisie par le jeune. Ce choix s'est souvent porté sur des disciplines sportives - kayak, randonnée ou voile - et sur les métiers du BTP, la menuiserie notamment. Chaque Opca de branche prend le relais pour le montage pédagogique et financier. Les entreprises accueillantes sont basées dans la région Rhône-Alpes.

Excellent niveau de ski

La condition d'accès à ce dispositif encore expérimental est de justifier d'un excellent niveau de ski. « L'obtention du titre de moniteur est la clé d'entrée, précise Gilles Ziglioli, responsable du Cesni. Nous nous chargeons d'accompagner le jeune dans son second projet professionnel. » Christian Perrier, conseiller Agefos, considère la qualification en monitorat comme une gageure pédagogique : « Les moniteurs d'écoles de ski sont des indépendants. Ils ne sont donc pas habitués à avoir des salariés sous leur responsabilité. »

Les partenaires de l'opération se sont adossés à la DDTEFP et au ministère Jeunesse & Sports pour un montage équilibré mais complexe : le législateur n'avait pas prévu la possibilité de mener de front deux contrats de qualification. Il est aussi coûteux (183 000 euros par an), car gourmand en formation : en hiver, le jeune occupe 50 % de son temps sur les pistes.