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Ne pas perdre sa vision

SANS | publié le : 19.02.2002 |

La France au travail, dit-on avec un brin de fierté, n'est pas les Etats-Unis. Il est vrai qu'outre-Atlantique, les entreprises licencient facilement, et les managers travaillent comme des fous, effectuant nos trente-cinq heures plutôt deux fois qu'une. La concentration sur l'argent (les résultats, la rémunération, le cours de l'action) est omniprésente. C'est leur conception du succès, dit-on. Mais, en France, « Il n'y a pas que l'argent qui compte ». « On a une autre vision de la vie ». Fort bien. Mais de quelle "vision" s'agit-il précisément ? Est-on certain d'avoir une conception solide et personnelle de sa vie et de ce que l'on souhaite y accomplir ? La question est d'importance car sans une représentation claire de ses aspirations, on ne fait que suivre le mouvement général.

Le premier piège placé sur notre chemin est, bien sûr, que tout va trop vite. Les diverses pressions et exigences du monde extérieur nous font perdre de vue nos désirs profonds et nos priorités. Il y a déjà tellement d'actions à mener pour simplement faire face à nos engagements professionnels, familiaux, associatifs, etc., que l'on ne sait plus ce que recouvre "sa vision de la vie".

A ce tourbillon d'activité s'ajoute la fatigue, qui brouille nos sentiments. Que veut-on, au fait ? Plus la lassitude augmente, plus la réponse est simple : se poser, dormir, faire une halte. Mais c'est justement cette halte qui nous semble interdite. Danger ! Il est urgent de réagir. Effectivement, dans les affaires, plus rien ne s'arrête. Le monde économique tourne 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Dans les entreprises, on ne fait plus de pause non plus, le changement est désormais permanent. Mais ce qui est vrai à l'échelle du business ou de l'environnement ne l'est pas forcément au plan individuel. Dans sa vie, il faut au contraire savoir s'arrêter, au moins pour trois raisons.

D'abord, pour s'assurer que l'on n'a pas perdu sa vision. Avance-t-on dans la bonne direction, celle de son projet de vie, de ce que l'on veut réussir, et de ses valeurs ? Ensuite, pour récupérer et se ressourcer. Ceux qui veulent aller loin savent ne pas se consumer en chemin. Enfin, pour faire le point et approfondir sa vision. Ce que l'on imagine aujourd'hui pour son futur correspond-il vraiment à ses aspirations profondes ? Faut-il viser plus haut, plus bas, acquérir de nouvelles compétences ou expériences ?

Une vision forte se traduit toujours en priorités. Il existe une grande différence entre faire pour sa vie les bons arbitrages et se laisser envahir presque exclusivement par les demandes du monde extérieur.

Faudra-t-il en arriver à payer très cher des séminaires où l'on s'arrêterait pour réfléchir à soi et à sa vie ? Ressaisissons-nous, ces temps de recul sont encore à la portée de chacun.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise, à Paris.

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